Telles seront les priorités du mandat du Cameroun à la présidence de cette organisation pour cette campagne 2024-2025.
«Ce mandat que vous nous confiez, nous le prenons avec beaucoup de sérieux, de détermination et d’engagement », a d’entrée de jeu, déclaré le nouveau président du Conseil international du cacao aux membres, lors de son installation officielle le 26 septembre dernier par visioconférence. Elu à l’unanimité par les pays producteurs et importateurs lors de la clôture de la 110ème session du Conseil à Abidjan en Côte d’Ivoire, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana est resté constant sur les valeurs qu’il défend depuis plus d’une décennie, à savoir : le dialogue permanent entre les membres et la rémunération juste et équitable des producteurs, entre autres.
Le nouveau président du Conseil a tenu à exprimer la gratitude du Cameroun pour cette marque de confiance et l’honneur ainsi fait au pays de Paul Biya, surtout en ce moment où l’économie cacaoyère mondiale est au centre de toutes les attentions et à la croisée des chemins. Il a également souligné l’importance de la mission ainsi dévolue au Cameroun ; assurant les membres que le pays remplira pleinement son rôle tout au long de son mandat pour que son plaidoyer pour la profitabilité partagée entre les différents maillons de la chaîne soit suivi d’effets.
En dehors de ce chantier prioritaire, le ministre Mbarga Atangana est revenu sur les principaux défis auxquels les pays producteurs africains doivent faire face à court et à moyen termes. Au premier rang de ceux-ci, la nouvelle réglementation européenne sur la déforestation qui entre en vigueur à la fin de cette année 2025. Sans toutefois vouloir remettre en cause cette décision souveraine de l’Union européenne (Ue), le nouveau président du Conseil a estimé que les pays producteurs doivent continuer de faire valoir leurs points de vue et même proposer des aménagements à cette nouvelle donne qui veut que l’Ue n’achète plus le cacao issu de la déforestation.
Le Cameroun toujours maillot jaune
Il a également souligné l’importance de la transparence et du dialogue, notamment sur l’épineux problème de la rémunération des producteurs. « Il devra être question que nous nous comportions tous comme des partenaires et non comme si l’on était opposés les uns aux autres. Et notre mandat sera placé sous ce prisme-là ». En guise de réponse, le Conseil s’est réjoui de cette élection du ministre camerounais du Commerce et s’est félicité de l’orientation qu’il entend donner à son mandat, tout en l’assurant de la disponibilité de l’ensemble des membres à travailler dans cet esprit de concertation et de transparence.
Cette élection du Cameroun à la tête de cette instance stratégique est le couronnement d’une politique prospective de production et des options pertinentes prescrites par le chef de l’Etat, Paul Biya, visant à tout mettre en œuvre pour l’amélioration substantielle de la qualité du cacao camerounais. Une autre victoire qui traduit le rayonnement du Cameroun sur la scène internationale et qui vient récompenser ses efforts d’assainissement de la filière. Au cours de cette campagne 2024-2025, tandis que la Côte d’Ivoire et le Ghana, les 1er et second producteurs mondiaux vont céder leur cacao à 1800 Fcfa le kg, le producteur camerounais continuera d’être le mieux rémunéré du monde ; des protocoles d’accord étant déjà signés entre les chocolatiers de renom et des coopératives locales pour l’achat du cacao d’excellence à 5200 F le kg.
Claude MPOGUE