C’est la position unanime qui se dégage au sein de l’opinion publique nationale, après les tentatives d’assaut perpétrés par des Camerounais se réclamant d’une « Brigade anti-sardinards », la semaine dernière dans la principale ville suisse.
Cette fois-ci, la « Brigade anti-sardinards» (Bas)a fait sortir la classe politique camerounaise de ses gongs. Le week-end dernier en effet, le fameux mouvement insurrectionnel proche du MRC qui s’est donné pour objectif de s’attaquer à tous les symboles de l’Etat camerounais en Europe et en Amérique du Nord, a lancé un assaut sur un hôtel de Genève, la mégalopole suisse, avec l’intention d’attenter à l’intégrité physique du président de la République et de son épouse qui sont supposés y séjourner dans le cadre d’une visite privée. C’était le second assaut en l’espace de cinq (05) jours, le premier ayant été perpétré le mardi 25 juin 2019.
Pour la classe politique camerounaise, il s’agit de la provocation de trop. Les leaders politiques de tout bord se sont en effet levés comme un seul homme, pour condamner avec la dernière énergie ces actes d’une rare barbarie. C’est d’abord le Secrétaire général du Comité central du Rdpc, Jean Nkuété, qui monte au créneau dès jeudi, pour s’insurger, non seulement de la tentative d’envahissement de l’hôtel Intercontinental quelques jours plus tôt, mais aussi et par anticipation, l’agression que la même milice projetait pour le samedi 29 juin.La réprobation du RdpcDans un communiqué au ton plutôt incisif, le Rdpc, à travers son secrétaire général, « condamne avec la dernière énergie ces actes délibérés, barbares et odieux qui s’apparentent à une entreprise consciente à visée terroriste, attentatoire à la vie du président de la République et de son épouse ». Pour Jean Nkuété, « ces actes ignominieux sont de nature à porter un coup sévère à l’image du Cameroun dans un contexte mondial actuel fortement marqué par des préoccupations sécuritaires ». Raison pour laquelle il réitère ses consignes aux responsables des sections Rdpc d’Europe où sévit particulièrement la Bas, de rester en permanence vigilants et mobilisés afin d’accompagner nos missions diplomatiques « dans la protection du patrimoine national à l’étranger, pour contrecarrer la désinformation et assurer une image toujours plus avantageuse de notre pays ». Les militants d’Europe sont même invités à mener des « actions coordonnées », en conformité avec les lois de la Suisse, « à l’effet d’assurer un séjour paisible du président de la République et de son épouse ».
A la suite du patron de l’administration du parti, de nombreuses initiatives ont été observées sur le terrain, pour dire halte au désordre de la Bas. C’est le cas des militants de Kribi, conduits par le sénateur Grégoire Mba Mba. « Paul Biya a droit au respect. C’est lui que nous avons élu. Ce qui se passe actuellement en Europe est inadmissible, cela ternit l’image de marque du Cameroun et détruit notre économie » a déclaré ce membre du Comité central, au cours d’une marche de protestation des « Amazones de Paul Biya » contre la Bas dans la cité balnéaire de l’Océan, le 28 juin dernier. Dans la même lancée, le gouvernement, par l’intermédiaire de son porte-parole et ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, condamne « l’attitude particulièrement hostile et belliqueuse » de la Bas, en même temps qu’il « exprime (…) sa réprobation totale face à ce spectre ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité (…) ».
Respecter l’institution présidentielle
Serge Espoir Matomba, ancien adversaire de Paul Biya à la dernière élection présidentielle, et premier Secrétaire du Peuple uni pour la Rénovation sociale (Purs) n’est pas non plus tendre avec la Bas. Pour lui, « attaquer le chef de l’Etat dans son hôtel contribue à ternir l’image de notre pays à l’étranger. Nous ne pouvons pas admettre qu’on manifeste de l’irrespect aux institutions tout comme les actes de barbarie ne nous honorent pas». Hamadou Moustapha, président de l’Alliance nationale pour la Démocratie et le Progrès (Andp) n’est pas plus tendre, lorsqu’il « condamne avec la plus grande fermeté ces actes de vandalisme perpétrés par des individus sans foi ni loi », tout en rappelant que « le président de la République est une institution qui mérite respect partout où il se trouve au nom du Cameroun ». Pour le Fsnc, les actes perpétrés par la Bas « sont un déni à la démocratie et un déni à la volonté du peuple camerounais qui s’est exprimé en octobre 2018 en désignant sont président de la République en la personne de Paul Biya. Le Fsnc condamne toutes ces exactions et réaffirme son soutien aux institutions », selon sa secrétaire générale, Jeanne Nsoga Sonè. Le sénateur Philip Leke, au nom de l’UPC, appelle les Camerounais qui sont reconnus comme un peuple pacifique et intelligent, à toujours privilégier la raison à l’émotion.Pour sa part, l’élite de la région de l’Ouest, ayant constaté que les « individus égarés » se réclamant de la Bas « veulent déstabiliser les institutions au profit de leurs intérêts égoïstes », rappellent « (…) avec fermeté à ceux des commanditaires et auteurs de ces actes ignobles, issus pour certains de la région de l’Ouest, qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et n’engagent en aucun cas les communautés de la région de l’Ouest qui ont été et sont, de tout temps, pacifiques (…)». Voilà qui est dit !
Longin Cyrille Avomo
Longin Cyrille Avomo