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L'Editorial

Coups de poignard :

Après le phénomène des transes, la consommation des drogues, les violences en tout genre et autres dérives, nos établissements scolaires sont confrontés depuis quelque temps à un danger tout aussi grave: l’usage des armes blanches.

Un élève est mort à l’intérieur d’un campus, sous les coups de poignard de son camarade. Le drame survenu vendredi dernier au lycée de Deido à Douala n’est pas le premier du genre. C’est dire à quel point la délinquance en milieu scolaire gagne du terrain et fait des dégâts. On attend des élèves qu’ils soient aptes à manier les crayons, les règles, les compas ou les équerres; pas les couteaux pour donner la mort. 
 
Ce drame qui a suscité une vive émotion dans le pays a également provoqué un débat sur les causes d’un tel drame. La famille ou l’établissement, qui est responsable? On dira pudiquement que les responsabilités sont partagées mais l’éducation commence d’abord à la maison et au sein de la famille sans négliger le rôle des enseignants. Il est trop facile en de telles circonstances de pointer exclusivement un doigt accusateur sur l’Etat et les pouvoirs publics. 
 
Tragédie dans la tragédie: le comportement de certaines infirmières de la formation hospitalière où a été conduite la victime. Au lieu de donner un coup de main à leurs collègues qui tentaient de sauver la vie de l’élève blessé, elles ont préféré jouer aux reporters-photographes avec leurs smartphones pour alimenter les réseaux sociaux. La réaction du Ministre de la santé publique n’a pas tardé qui leur a infligé des sanctions exemplaires: suspension temporaire de fonctions sans préjudice des poursuites judiciaires. Cette célérité et cette exemplarité ne vont pas résoudre pour autant le problème de la violence et de la délinquance dans les établissements scolaires mais le personnel soignant réfléchira désormais par deux fois entre sauver d’abord une vie humaine ou jouer au photographe amateur. 
 
Certes il faut condamner avec la dernière énergie ces actes de violence, de délinquance et d’indifférence qui tendent à devenir monnaie courante dans notre société. Mais il convient également de constater pour le déplorer la banalisation de toutes formes de violences dans notre pays; qu’elles soient verbales ou physiques. Le champ politique constitue à cet égard l’un des terrains de prédilection, d’expression et d’expérimentation de ces dérives. À la veille des prochaines échéances électorales, le phénomène atteint un niveau jamais égalé entre les acteurs politiques de différents bords et même à l’intérieur du même parti. 
 
Le Secrétaire Général du Comité central du RDPC qui vient d’entamer une tournée dans certaines sections pour ramener la sérénité dans les rangs peut en témoigner. Dans certaines de ces  localités, le feu couve sous la cendre; les éternels « seconds couteaux » se rebiffent et menacent de semer la zizanie. Face à ces actes qui frisent l’indiscipline, les vrais militants sentent la lame du…couteau qui menace l’intérêt général du Parti sous leur  gorge. 
 
 
Le Secrétaire Général devra faire preuve de tact et de diplomatie, d’habileté et de fermeté mais aussi de patience et de tolérance pour convaincre des militants et des responsables qui se regardent souvent en chiens de faïence de ranger les couteaux dans les fourreaux. Lui-même devra aussi éviter les coups de poignard que tentent de lui donner dans le dos des sicaires ou des mercenaires au nom de commanditaires plus ou moins connus. Ainsi vont la société et la politique chez nous. Il n’y a pas que dans les établissements scolaires que l’on fait un mauvais usage des couteaux, canifs et autres dagues. 

Christophe MIEN ZOK

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