Ainsi donc, les libérateurs tant attendu s’en sont allés, laissant à son triste sort celui qu’ils étaient censés sortir de sa cellule.
A lire les journaux, à écouter les radios ou à regarder les chaines de télévision, aux ordres, l’affaire devait se clôturer le temps d’une visite annoncée à coup d’injonctions, de brimades, de mépris et de condescendance. Une inutile jacasserie et des espoirs déçus. Hélas !
Les sapeurs-pompiers du week-end, tous venus pour la même cause, n’ont certes pas trouvé le paradis, mais ils n’ont pas non plus découvert l’enfer que leurs amis décrivaient. L’un d’eux, Me Dupont-Moretti, avec une mine de surprise et d’étonnement nous avoue : « Je dois dire que les choses ont été assez simples à la fois pour pénétrer à la maison d’arrêt (…). Nous avons pu voir nos clients… ». Le second quant à lui, venu de sa lointaine Amérique pour enseigner les droits de l’homme, a dû lui aussi, être étonné de ce que le peuple vaque tranquillement à ses occupations, sans qu’un policier ou un militaire ne le suive ou le tabasse. Bien plus, il a discuté avec des hommes aimables, courtois, policés et civilisés. A la sortie de l’audience que le Chef de l’Etat a bien voulu l’accorder, M, Peter Tibor Nagy nous dit : « j’ai apprécié la sagesse et l’intelligence du Président Biya qui est un homme d’Etat exceptionnel ». Il ne connaissait certainement avant ses déclarations sur les antennes de RFI et de France 24.
En flagrante contradiction avec les déclarations et les travestissements des faits, et ce malgré le contexte actuel fait d’instabilité aux frontières, les menaces sécessionnistes dans les zones anglophones ainsi que les attaques terroristes de Boko Haram dans le septentrion, le Cameroun ne ménage aucun effort pour la mise en œuvre des objectifs de développement qu’il s’est fixé. Le pays avance et se porte relativement bien. Le cadre institutionnel est sans cesse amélioré et la démocratie est une réalité qui s’exprime à travers les libertés individuelles et économiques. Les élections dont celle du 07 octobre 2018, démocratiques et transparentes, assurent au Chef de l’Etat et au gouvernement une légitimité que certains mauvais perdants tentent de remettre en cause !
Au regard du contexte actuel, le constat est simple : une certaine opposition – la nouvelle surtout – agit comme fossoyeur de l’unité nationale et semble s’opposer à la dynamique de construction nationale qu’elle devrait contribuer à consolider si l’on tient compte de son rôle et de son statut dans un système de démocratie multipartite. En contestant bruyamment une élection présidentielle tenue il y a plus de cinq mois par des manifestations violentes et incontrôlées, en contribuant aux échecs de projets de développement par simples calculs politiques, en dénigrant les institutions de son pays pour avoir la sympathie des pays étrangers, en tribalisant les débats, cette opposition irresponsable et machiavélique, pactise avec les forces hostiles au progrès du pays.
Ce qu’un confrère a qualifié de « bal des sorciers blancs » est bien la preuve de l’indigence et de l’opportunisme de cette nouvelle opposition. Ainsi, dans son pays on peut violer les lois, saccager les édifices publics, brûler et profaner les emblèmes de la République, s’autoproclamer président parce qu’à l’extérieur, on a des amis blancs qui viendront scander le déni de démocratie et de violation des droits de l’homme.
Dans toute démocratie moderne, l’opposition n’est pas faite que pour s’opposer. Au-delà de la conquête du pouvoir d’Etat, un parti politique est un garde-fou et un contrepouvoir qui apporte un regard critique sur l’action des tenants du pouvoir. La finalité étant de susciter la confrontation des propositions pour un meilleur choix possible des options contribuant au bien-être des populations. Et c’est ici qu’intervient la différence entre la nouvelle et l’ancienne opposition africaine. L’ancienne opposition, celle des indépendances jusqu’au seuil des années 90, était nationaliste, anticolonialiste et anti-impérialiste. Le discours était à la préférence nationale. Tout le contraire de ce que nous présentent le MRC et ses alliés. La nouvelle opposition, incarnée par ce parti est antinationaliste, collaborationniste et protectrice des intérêts étrangers. Elle n’hésite pas à s’allier aux forces et puissances étrangères pour la conquête et le contrôle du pouvoir. Dans son discours le leader Mrc associe étroitement son existence et son action à ″La communauté internationale″, aux « amis étrangers », ou aux ″institutions internationales amies″. Pour lui, c’est un gage de crédibilité et une caution pour l’impunité, la défiance permanente des institutions et de l’autorité publique.
Collaborationniste, complotiste et conspiratrice avec leur étranger, avec un discours séditieux et sectaire à l’intérieur, la nouvelle opposition incarne et assume le chaos, l’insurrection et le désordre. Elle est contre le progrès et l’émergence du pays. Les mots sommes toutes apaisants et pleins de sagesse des étrangers d’un week-end sont là pour nous rappeler que les nations n’ont pas d’amis, seuls les intérêts les guident et les associent.
Benjamin LIPAWING