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La clémence, au nom de la Nation :

Aussitôt créée et déjà au travail. La célérité avec laquelle le comité  national de désarmement, de la démobilisation  et la réinsertion des ex-combattants de Boko Haram et des terroristes du Sud et du Nord Ouest, créée par Décret du Chef de l’État le 30 novembre dernier, révèle bien  la volonté de Paul Biya de ramener la paix et l’ordre dans les régions du pays en proie au désordre.  

A peine le comité créé que les responsables sont connus et, de manière concrète, commencent à se déployer sur le terrain. Un coordonnateur national et trois responsables régionaux sont désormais en charge de l’application des questions de paix, de réconciliation et de concorde nationale que Paul Biya a promise à ses compatriotes lors de sa prestation de serment le 06 novembre. «  … je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant », avait-il déclaré à ses compatriotes.
 
Le désarmement et la démobilisation des groupes armés qui sévissent dans les régions anglophones du pays tout comme les incursions terroristes des islamistes de boko Haram constituent un enjeu important pour la stabilité et l’unité du pays. Après deux ans d’inutiles pertes humaines, de destructions de biens et de sabotage des activités économiques, sociales et scolaires, imposés au pays par une horde de bandits, auxquels il faut ajouter les exactions de la secte terroriste Boko Haram, le président fait une offre de paix qui, si elle n’était pas proposée,  assurerait aux auteurs, une obstination et une absurde radicalisation dont la résultante reste l’horreur, l’épouvante et la perte en vie humaines. L’irrédentisme sécessionniste se nourrissant du gangstérisme et du banditisme. C’est pourquoi les textes qui encadrent et structurent le Comité, aussi bien sur le plan politique, juridique que technique, place au centre de toute préoccupation, le retour à la raison.
 
 
Dans la pratique, le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion repose sur deux piliers essentiels : d’une part, le désarmement, la démobilisation et de l’autre, la réinsertion qui, elle, ouvre la voie au pardon,  à la réinstallation  et à la réconciliation. La maitrise de ces deux paramètres par les responsables en charge de cette opération est en soi un défi considérable dans le contexte où des individus  ont pris les armes contre leurs compatriotes,  ont profané les emblèmes de la République qu’ils menacent de diviser et de séparer.La mise en place rapide des structures et des hommes chargés de les animer témoignent du souci de l’Etat de ramener l’ordre républicain et la paix dans des zones fortement perturbées par des hommes qui se mettent eux-mêmes hors la loi et dont les actes de vandalisme  ont poussé des innocents vers un difficile exil, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
 
Le DDR du Cameroun s’appuie sur des textes juridiques et politiques qui intègrent tous les aspects d’une situation rendue difficile par sa complexité et ses urgences. La complexité de vérification, identification et d’orientation. L’urgence de ramener la paix par la remise volontaire des armes par des groupes insurgés, la sécurisation  des théâtres de la violence pour permettre le retour des exilés devraient s’accompagner d’une prise en charge quasi automatique des hommes et des femmes qui, pour l’essentiel, ont tout perdu. Il ya donc une prise en charge multidimensionnelle qui intègre à la fois le social, militaire, humanitaire et infrastructurelle. Car si le processus de désarmement consiste en la collecte, l’inspection et l’élimination d’armes légères et lourdes ou de chasse, des munitions de tous calibres et de tous usages, plusieurs étapes sont des préalables essentiels qui doivent être franchies pour parvenir à un véritable désarment et donc à une intégration et à une prise en charge totale par le Comité.
 
D’où la nécessité de la maitrise du processus, du sérieux des hommes chargés de sa mise en œuvre, mais surtout de la réelle volonté de vouloir la paix et de mériter de la magnanimité de l’État par les insurgés et les combattants. Pour l’heure, tout indique que les responsables en place ont la pleine conscience de l’ampleur de la tâche.Paul Biya a donc tenu sa promesse. Il est  même allé au-delà. Car le texte présidentiel insiste davantage sur la réconciliation, le dialogue et le pardon que sur la coercition. C’est une main tendue aux radicaux et extrémistes de tous bords. Car on n’a jamais vu une reddition sans constriction. Or ici il est seulement demandé aux insurgés de remettre des armes afin de bénéficier de la clémence de la Nation.

Benjamin LIPAWING

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