Le Conseil électoral de ELECAM a rendu hier le premier verdict de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 avec la publication de la liste des candidats autorisés à compétir.
Sans préjudice de l’issue des éventuels recours qui pourraient être déposés auprès du Conseil constitutionnel dans les prochaines heures, ils seront neuf hommes sur les 28 candidats à la candidature à solliciter les suffrages des électeurs camerounais. Rappelons qu’ils étaient 23 en 2011, 16 en 2004, 7 en 1997 et 6 en 1992.
Comme on peut le constater, l’élection présidentielle attire toujours autant de candidats!! Une inflation qui contraste avec la situation « catastrophique et chaotique » du Cameroun peinte par la plupart de ces postulants à la magistrature suprême de notre pays. Si ce n’est pas de la schizophrénie ou un dédoublement de la personnalité qui fait croire à certains parmi eux qu’ils sont ni plus ni moins que des messies ou des sauveurs, cela y ressemble. Comment comprendre en effet que des gens se bousculent au portillon pour prendre les commandes d’un navire dont le naufrage, à l’instar du Titanic, est annoncé à cor et à cri?
En attendant les programmes des uns et des autres, quelques constats s’imposent. Paul BIYA s’apprête à mener sa 7e campagne électorale après celles victorieuses de 1984, 1988, 1992, 1997, 2004 et 2011. Il est challengé dans cet exercice par ADAMOU NDAM NJOYA qui en sera à sa quatrième tentative après 1992, 2004 et 2011. GARGA HAMAN ADJI est le « troisième homme » de ce trio des candidats d’expérience. Il en sera à son troisième essai après ceux non concluants de 2004 et 2011.
L’ordre d’arrivée sera-t-il fonction de l’expérience accumulée dans cet exercice? Rien n’est moins sûr car à côté de ces trois « vieux » briscards six « jeunes » loups aux dents longues, qui effectuent leur baptême de feu dans l’arène de la présidentielle, tenteront de faire de leur coup d’essai un coup de maître. Ils ne sont pas tous de la première jeunesse mais ils n’hésiteront pas à surfer sur la vague du jeunisme et de la longévité au pouvoir qu’ils veulent imposer comme argument ou sujet principaux de la campagne.
Le résultat final dépendra beaucoup de l’équation personnelle du candidat autant que de sa valeur intréseque, du poids de son parti et de son implantation territoriale, de sa capacité à séduire les électeurs avec des propositions pertinentes et un projet sérieux. On attend donc de Maurice KAMTO, AKERE MUNA, Joshua OSHIH, NDIFOR AFANWI Franklin, CABRAL LIBII et Serge Espoir MATOMBA qu’ils fassent leurs preuves sur le terrain.Chacun a le droit de caresser l’espoir de s’installer à Etoudi au lendemain du 7 octobre. Tous les rêves sont permis. Mais les électeurs, eux, ne rêvent pas. Ils rêvassent encore moins. Lucides et sereins, ils attendent des candidats qu’ils présentent la preuve par…neuf qu’ils sont dignes de la fonction présidentielle. Si vous voyez à travers les lignes qui précèdent le portrait-robot en creux du candidat idéal et du vainqueur quasi-certain du scrutin, alors ne vous trompez pas le 7 octobre.
Christophe MIEN ZOK