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L'Editorial

Morts pour le Parti :

Les donneurs de leçons ont disparu. Les moralisateurs se taisent. Les défenseurs des droits humains regardent ailleurs.

Un silence assourdissant a accueilli l’assassinat, le 16 juin dernier, dans l’arrondissement de Batibo, Région du Nord-ouest, du couple MUZAM. Leurs crimes? Avoir résisté aux mots d’ordre de boycott de l’école dans leur village, avoir participé aux festivités de la célébration de la Fête du 20 mai et impardonnable pour les sécessionnistes qui entendent et prétendent désormais dicter leur  loi dans cette zone, les MUZAM étaient des militants du RDPC. En effet, l’épouse était présidente d’une sous-section OFRDPC. Pour toutes ces raisons, le couple a été froidement assassiné. 
 
S’il s’était agi d’un militant d’un parti de l’opposition, on aurait eu droit à un concert de protestations et de condamnations. Mais comme il s’agit de militants du RDPC, l’affaire n’a fait aucun bruit, hormis le communiqué du ministre de la communication qui, au nom du gouvernement, dénonce et condamne « l’obscurantisme et la dérive sanguinaire de ces bandes terroristes, qui n’ont que faire des valeurs civilisationnelles et des impératifs de paix, de stabilité et de tolérance mutuelle qui gouvernent notre Nation ». 
 
Voilà donc d’innocents Camerounais morts tout simplement pour la patrie,  pour leur militantisme et leur appartenance au RDPC. Bien entendu, ceux-là ne méritent pas un seul instant  d’être considérés comme des héros ou des martyrs, puisqu’ils sont frappés d’un péché  rédhibitoire: être militants du RDPC. Au Cameroun, est considéré comme martyr ou héros tout citoyen qui revendique bruyamment son appartenance à l’opposition et son hostilité face au pouvoir. Au nom de cette discrimination, les militants et sympathisants du RDPC peuvent  être tués froidement sans que quiconque lève le petit doigt. Dans ces mêmes localités, les résidences des élites du RDPC sont pillées, brûlées, incendiées dans l’indifférence générale. Pendant ce temps, les réseaux sociaux et les ONG de défense des droits de l’homme accablent les forces de défense. 
 
Le RDPC ne tombera pas dans le piège de ceux qui ont pour devise « œil pour œil, dent pour dent ». Pendant les années de braise, des militants, alliés et soutiens du Parti ont été tués, leurs biens vandalisés. À Bamenda ALHADJI TITA FOMUKONG, allié du RDPC,  a été sauvagement assassiné. Le RDPC ne l’a jamais oublié. C’est Paul BIYA qui disait au cours d’un congrès que « la tolérance est l’arme des forts ». Au nom de cette force de la tolérance, le RDPC dit aux assassins du couple MUZAM que ces valeureux militants ne sont pas morts. Ils continueront de vivre et d’inspirer d’autres Camerounais pour porter toujours plus haut le flambeau ardent, symbole du Parti. 

Christophe MIEN ZOK

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