La République a toujours choyé ses enfants les plus méritants.
Outre les multiples avantages en nature prévus par le fameux article 2 des textes de nomination, la République ne lésine pas sur les honneurs et les distinctions à accorder à ceux et celles qui rendent de bons et loyaux services à la Nation. Elle dispose à cet effet de plusieurs mécanismes pour reconnaître et célébrer la valeur des citoyens qui se sont particulièrement distingués dans leurs domaines d’activités. Chaque année, avant la Fête nationale du 20 mai, les conseils des Ordres nationaux de la Grande Chancellerie éponyme se réunissent pour examiner les dossiers de Camerounais dignes de recevoir l’une des médailles des cinq ordres nationaux après approbation du Chef de l’Etat en sa qualité de Grand Maître des Ordres nationaux. Au titre de la 46ème édition de la Fête de l’unité prévue le 20 mai prochain et au terme du processus de sélection, sur près de 9695 dossiers reçus, 3350 distinctions seront décernées selon la répartition suivante: ordre de la valeur(300), ordre du mérite(1300), mérite agricole(300), mérite sportif(150), médaille de la force publique(1300).
Quand on ajoute les médailles d’honneur du travail et les décorations à titre exceptionnel, on constate que chaque année, des milliers de Camerounais sont distingués, récompensés et célébrés pour leur ardeur au travail, leur amour de la patrie et leur contribution à la promotion de la paix. Ces valeurs sont cardinales. Et la République, qui ne doit pas seulement offrir des sacrifices, du sang et des larmes, a raison de les célébrer, de pousser ses enfants au dépassement de soi. Les citoyens ont également besoin d’un idéal, d’un rêve. La médaille décernée aux plus méritants est un témoignage de la reconnaissance de la Nation à ceux de ses Fils et Filles qui contribuent au quotidien à l’atteinte de cet idéal.
Mais combien de récipiendaires savent reconnaître à sa juste valeur le symbole de la médaille? Beaucoup se contentent d’en faire un moment de réjouissances et de bombance, d’exhibition et d’étalage de la puissance financière. Certains se plaisent à les exhiber au revers de leur veston comme un talisman. Et pourtant dans la vie de tous les jours ils foulent aux pieds les lois et les valeurs que représente la distinction reçue. La République leur a conféré une parcelle de dignité mais de nombreux récipiendaires se distinguent encore par des comportements indignes et peu honorables.
Comprenons-le une fois pour toutes: la République n’est pas là seulement pour distribuer des avantages et des privilèges. Elle est là également pour montrer l’exemple, pour exalter l’honneur, le mérite. Ces valeurs transcendent les intérêts des individus. La manière dont le Président de la République vient de trancher le problème des incompatibilités au Sénat en est une illustration supplémentaire. Habilement et fermement, Paul BIYA a convaincu tous les sénateurs occupant des postes de PCA à renoncer à leurs privilèges et avantages matériels pour siéger au Sénat. Le mandat de sénateur, quelque soit son mode de dévolution, mérite bien quelques « sacrifices » au nom et pour l’honneur de la République.
Christophe MIEN ZOK