Il ne faut jamais se réjouir des malheurs d’autrui. Nous ne le savons que trop bien.
Tout comme nous connaissons bien le dicton: « qui crache en l’air… » Comment alors, dans ces conditions, ne pas se réjouir des malheurs de ceux qui aiment bien cracher en l’air sans vouloir assumer les conséquences et les effets indésirables des crachats qui retombent sur leur beau petit nez? Qu’ils assument enfin leurs propres turpitudes!
Regardez le SDF et vous comprendrez de quoi nous parlons.
La semaine dernière, les élus de ce parti paradaient devant les médias pour expliquer les raisons pour lesquelles ils avaient boycotté les séances d’ouverture de la session parlementaire en cours au Sénat et à l’Assemblee nationale. Deux jours plus tard, une partie des locaux du Palais de verre de Ngoa Ekelle prenaient feu et les flammes, dans leur furie dévastatrice, avaient consumé les bureaux du groupe parlementaire du…SDF à l’assemblée. Hasard ou coup du destin? Coïncidence ou simple ironie du sort? Difficile à dire mais on se gardera néanmoins de parler de la rançon du boycott ou d’une justice immanente puisque toute la nation subit de plein fouet le préjudice de ce grave incendie.
Quoiqu’il en soit, les députés et sénateurs du SDF ont expliqué à profusion aux médias que la décision de boycotter les séances d’ouverture de la session parlementaire dans les deux chambres leur était plus ou moins imposée par leurs électeurs, notamment ceux du Nord-ouest et du Sud-ouest qui leur exigent des résultats par rapport au règlement de la crise en vigueur dans ces deux Régions depuis plus d’un an.
Depuis quelques mois en effet, on avait vu à la télé des images de populations en colère assiégeant les concessions de certains élus et exigeant à ceux-ci leur démission du Parlement. Démagogie et double langage étant inscrits dans les gênes du SDF, ces élus n’ont jamais eu le courage de donner la bonne réponse à leurs électeurs.
La bonne réponse? Elle figure en toutes lettres dans les alinéas 2 et 3, article 15 du Chapitre 1 de la Constitution qui disposent : « chaque député représente l’ensemble de la nation »; « tout mandat impératif est nul ». En clair, les députés et sénateurs SDF ne représentent pas seulement les populations anglophones. De surcroît, partant du principe constitutionnel selon lequel « tout mandat impératif est nul », les populations en général et les électeurs en particulier ne peuvent pas imposer leur point de vue ou, plus grave, révoquer un élu avant le terme de son mandat.
En fait, le mandat impératif s’oppose au mandat représentatif en vigueur au Cameroun comme dans bien d’autres pays. Le Constituant camerounais l’a rejeté afin de mettre les élus à l’abri de la « dictature » des appareils politiques mais aussi pour garantir la liberté d’initiative de ces mêmes élus. Les représentants du SDF ne le savent que trop bien mais, au nom de la démagogie et du populisme, ils ont choisi de violer allègrement la Constitution. La duplicité, le double langage et les petits calculs électoraux ou électoralistes ont toutefois leurs limites. Parce qu’il ne l’a pas compris; parce qu’il a voulu jouer avec les principes démocratiques, le SDF vient de commettre une double faute, politique et juridique. Subira-t-il pour cela la double peine? En tout cas, Il va devoir en assumer les conséquences. Nul ne peut en effet se prévaloir impunément de sa propre turpitude.
Christophe MIEN ZOK