La circulaire du Président national du Rdpc signée le 27 juillet dernier et relative au renouvellement des bureaux des organes de base du Parti
-opération prévue du 1er août au 10 décembre 2015-suscite de nombreuses réactions autant qu’elle continue d’alimenter les commentaires des militants et les analyses des observateurs. Depuis la publication de cet important document dans une édition spéciale du journal L’Action datée de lundi dernier, c’est le branle-bas et le remue-ménage dans les rangs du Rdpc et… au-delà. On s’ébroue, on cogite, on s’agite, on suppute, on (se) dispute sur certaines de ses dispositions.
Las ! Il convient de demander aux uns et aux autres de se calmer et d’attendre avec patience et sérénité la note du Secrétaire Général du Comité central qui fixera les modalités d’application de la circulaire du président national. Les militants et sympathisants du Rdpc en général et les candidats potentiels en particulier doivent prendre leur mal en patience et s’approprier d’abord l’esprit et la lettre de la circulaire signée de Paul Biya.
l L’esprit : la date de signature de la décision du président national met en lumière et en valeur son opportunité, c’est-à-dire le moment où le texte est pris. A travers cet acte qui intervient dans un contexte particulier de la vie sociopolitique du Cameroun marquée par la lutte contre l’insécurité, Paul Biya montre que la situation sécuritaire est sous contrôle, que la vie continue son cours normal au Cameroun malgré Boko Haram. Pour sa part, le Rdpc est prêt à poursuivre sa marche en avant, son entreprise de démocratisation interne et de modernisation de son organisation et de son fonctionnement. Boko Haram n’arrêtera pas cette progression. Quelques illuminés ou kamikazes n’entraveront pas cette farouche détermination. A travers les militants et les dirigeants du Rdpc, c’est le Cameroun tout entier qui émet un message à la fois subliminal et clair : nous n’avons pas peur, la vie continue ; nous continuons de vaquer à nos occupations sans peur ni crainte, mais avec vigilance et prudence. Ce contexte particulier appelle et interpelle les militants, les sympathisants, les électeurs et les candidats à plus de responsabilité. Gare à ceux qui, pour leurs ambitions ou intérêts égoïstes, seraient tentés par des comportements ou des attitudes susceptibles de créer des tensions ou des troubles à l’ordre public ! Malheur à celui ou à celle par qui passera l’incitation au désordre et à la tentation de l’indiscipline.
lQuant à la lettre de la circulaire, à savoir ses dispositions et son contenu, l’intérêt des militants et des observateurs oscille entre les opérations pré-électorales, le calendrier électoral, le mode de scrutin, les conditions d’électeur ou d’éligibilité, etc.
Mais, s’il y a une disposition qui suscite d’ores et déjà de multiples commentaires, ainsi que des inquiétudes, il s’agit d’un alinéa inclus dans le chapitre relatif aux conditions et aux critères d’éligibilité. Cet alinéa énonce le principe suivant : « les candidats aux postes de présidente ou président de section doivent avoir occupé antérieurement un poste de membre de bureau de section ou de président, vice-président, secrétaire, ou trésorier de sous-section du Parti, exception faite des membres du Comité central, des membres des Bureaux nationaux Ofrdpc et Ojrdpc, des parlementaires et des maires ». Sans préjudice des précisions qu’apportera la Note du Secrétaire Général du Comité central, nous livrons ici une tentative d’explication et d’interprétation de cette disposition centrale qui pourrait, si elle n’est pas bien comprise, alimenter moult discussions et le contentieux. Le poste de président(e) de section se mérite. Pour l’occuper, il faut remplir trois conditions incluant deux règles et une exception :
1) Première règle : tous ceux qui ont été membres de bureau de section (Rdpc, Ofrdpc, Ojrdpc) peuvent postuler pour être président de section. C’est la prime à l’expérience et à la continuité.
2) Deuxième règle : tous ceux qui ont exercé les fonctions de président, vice-président, secrétaire ou trésorier d’un bureau de sous-section (Rdpc, Ofrdpc, Ojrdpc) peuvent, s’ils le désirent, présenter leur candidature au poste de président de section.
Tout le monde l’aura compris : à travers ces dispositions, le Parti entend promouvoir à la fois le mérite, la fidélité, l’ancienneté à travers l’ascension régulière des échelons et l’évolution progressive au sein des organes de base. A contrario, ces mesures sont destinées à barrer la voie au parachutage et aux générations spontanées de militants qui veulent entrer par le sommet et non par la base.
3) Comme il n’y a pas de règle sans exception, les membres du Comité central, les membres des Bureaux nationaux Ofrdpc et Ojrdpc, les parlementaires et les maires sont autorisés à briguer le poste de président(e) d’une section même s’ils ne remplissent pas les deux précédentes conditions.
Le président national accorde ainsi une prime à ces catégories de militants qui bénéficient déjà de sa confiance et de celle des instances dirigeantes ou du président national à travers soit leur désignation et ou élection au Comité central ou aux bureaux nationaux, soit leur investiture aux dernières élections sénatoriales, législatives ou municipales.
Toutefois, la confiance faite à cette catégorie de militants ne suffit pas, il faudra encore convaincre la base, c’est-à-dire les électeurs. Plus facile à dire qu’à faire.
CMZ