Dans son traditionnel discours de fin d’année prononcé le 31 décembre 2014, le chef de l’État a dressé le bilan de l’année achevée, en même temps qu’il a fait des projections pour 2015.
Un constat se dégage du message du chef de l’État, Paul Biya, délivré le 31 décembre 2014 aux Camerounais, à savoir que « Les annonces fortes de [son] message du 31 décembre 2013 ont été, pour l’essentiel, concrétisées ». C’est le cas notamment de la célébration à Buéa du cinquantième anniversaire de la Réunification du Cameroun, des avancées significatives enregistrées dans le domaine de la santé, la création de 283 443 emplois nouveaux en 2014, et la mise sur pied d’un véritable plan d’urgence.
Par ailleurs, une rapide évaluation de son programme économique pour cette période montre que les grands projets de première génération du Cameroun sont, soit achevés ou sur le point de l’être, soit en bonne voie. Et Paul Biya de citer pour exemples, le cas de la centrale à gaz et du port de Kribi, des barrages et des centrales hydro-électriques, ainsi que certains chantiers routiers et d’infrastructures diverses. Ces projets ont entraîné un regain d’activités dans différents secteurs de notre économie.
Des retombées pour la promesse d’une amélioration des conditions de vie sont aussi, perceptibles. Pourtant, le président Paul Biya pense que nous ne devons pas nous satisfaire de ces résultats, même s’ils sont objectivement positifs, au vu des multiples pesanteurs. Là où tout le monde avait espéré que l’année 2014 (après l’intense activité politique de 2013) sans échéances électorales laisserait le champ libre pour se consacrer en priorité à la relance de la croissance économique, l’intensification des attaques de la secte Boko Haram contre le Cameroun et les actions criminelles des bandes armées aux frontières avec la Rca ont imposé un tout autre scénario. Il va de soi que la mobilisation des moyens nécessaires pour assurer notre défense nous a imposé des charges supplémentaires. Tout comme ce devoir de solidarité envers les réfugiés de divers ordres a des conséquences sur le plan budgétaire. En d’autres termes, le président Biya observe que le Cameroun a été amené à accorder la priorité à la défense de son territoire national, « Car il n’y a pas de paix sans sécurité, pas de développement sans paix », a-t-il souligné. Malgré ces obstacles, Paul Biya pense que 2015 devrait être plus positive. « Nous devons à tout prix accélérer le rythme de notre croissance », martèle-t-il.
Ce qui ne semble pas du tout hors de portée. Puisqu’il suffirait par exemple que les opérateurs économiques tirent effectivement profit des mesures incitatives fortes prises en 2013 par les pouvoirs publics, par voie législative, en se décidant enfin à prendre le relais de l’État. La signature récente de 13 conventions au ministère de l’Industrie,des Mines et du Développement technologique, représentant un montant de 180 milliards de francs CFA semblait d’ailleurs viser le même objectif. En plus, le chef de l’État entrevoit une politique industrielle plus ambitieuse pour 2015, étant donné qu’ « Il n’y a pas de grand pays sans industrie ». Le chef de l’État appelle d’ailleurs à cet effet l’agriculture camerounaise à devenir « industrielle ». Et pour Paul Biya, tout ceci devrait passer par une profonde réforme. Et certaines de ces réformes concernent la gouvernance et en particulier les finances publiques. Il s’agira selon lui de consolider les progrès notables accomplis en veillant à la soutenabilité budgétaire, en diminuant autant que possible les subventions et en révisant l’assiette fiscale. Tout comme la mise en œuvre d’un « plan d’urgence » de l’ordre de mille milliards de francs CFA viendra conforter cette embellie, à condition que l’État consente à simplifier, à alléger ses procédures et à réduire son train de vie. En tout cas, une chose est certaine, l’année 2015 devrait voir le lancement de certains projets de seconde génération, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des routes et autoroutes ainsi que celui des transports.