Le parti au pouvoir travaille à la mise sur pied d’une organisation pour encadrer les investitures de ses candidats aux élections municipales et législatives du 30 septembre 2013.
Alors que Jeune Afrique, dans un article intitulé : «Cameroun, enfin les législatives» annonçait la tenue des élections municipales et législatives pour le mois d’octobre prochain, le président Paul Biya vient une fois de plus de surprendre l’opinion nationale et internationale en convoquant le corps électoral pour le 30 septembre 2013. La surprise a été d’autant grande que le mandat des conseillers municipaux, élus lors du scrutin du 22 juillet 2007, précédemment prorogé de 12 mois par décret n° 2012/240 du 30 mai 2012, venait d’être prorogé pour une durée supplémentaire de trois mois, à compter du 1er août 2013. Les observateurs distraits avaient alors oublié la mention « sauf tenue durant cette période, d’élections municipales dans les conditions prescrites par la loi N°2012/001 du 19’avril 2012 portant code électoral ».Fait inédit, ces élections se dérouleront un lundi qui sera, selon toute vraisemblance, déclaré férié si l’on s’en tient aux dispositions du code électoral qui en son article 86, dispose que le jour du vote doit absolument être un dimanche ou un autre jour férié. Du coup, c’est le branlebas au sein des quartiers généraux des partis politiques, à Elecam et dans toutes les administrations impliquées dans l’organisation du double scrutin du 30 septembre 2013.Au de-là de la convocation du collège électoral le débat quoique timide, a eu pour effet d’alimenter l’opinion publique sur l’organisation ou non des primaires pour le choix des candidats du RDPC à ces élections. Pendant ce temps, au Comité central du RDPC, on met la dernière main aux dispositions à prendre en interne pour une participation efficiente du parti de Paul Biya à ces scrutins. Les couloirs presque déserts cachent mal l’intense activité qui se déroule dans les bureaux, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets. Selon des sources concordantes, le secrétariat général travaille actuellement, sous l’autorité du président national, à la publication des textes devant encadrer ce processus ô combien délicat. Notamment les circulaires, la profession de foi des candidats du RDPC, les équipes de campagne, etc. Processus qui devrait conduire au choix des hommes qu’il faut pour représenter le parti, « sur la base des critères de compétence, de militantisme, d’efficacité, d’abnégation, de moralité, de patriotisme, de loyalisme envers les institutions de la République et du Parti. », comme le précise l’article 2 des dispositions générales du règlement intérieur, dans son alinéa 2.Selon les mêmes indiscrétions, des commissions qui seront créées et déployées aux niveaux régional, départemental et communal pour encadrer la sélection des candidats devant représenter le RDPC à l’élection municipale iront avec pour consigne expresse, de rechercher le consensus, à tout prix. Pareil pour les candidats du parti à l’élection législative, à la différence que les commissions sont créées uniquement aux niveaux régional et départemental. « L’objectif recherché étant de composer des listes comportant tous ses meilleurs éléments ». Un processus qui devrait s’achever avec l’investiture par le Comité central, des candidats du Rdpc, en accord avec les dispositions des textes de base du RDPC, revus lors du troisième congrès ordinaire des 15 et 16 septembre 2011 et rendus exécutoires le 14 mars 2012 par une décision du président national. En effet, l’article 58 du règlement intérieur stipule, dans son premier alinéa que « Sans préjudice des dispositions de l’article 27 des statuts (spécifiques à l’élection du président national, Ndlr), le Comité central accorde l’investiture aux différentes consultations électorales. Il peut investir un ou plusieurs candidats du parti pour un même siège ou présenter une ou plusieurs listes. » Comme cela a toujours été de tradition, Il y aura donc au bout du processus, l’inévitable investiture qui est, sans toute fois soustraire tout un chacun de ses responsabilités, la caution morale que le parti accorde à ses représentants à quelque élection que ce soit. Ces arbitrages du secrétariat du Comité central sont d’autant importants qu’ils permettent également d’assurer le respect des différents équilibres de genre, sociologiques, géographiques, culturels, etc. Et par la même occasion, permettent de répondre à la fois aux aspirations de la base, ainsi qu’à l’intérêt supérieur du Rdpc et du pays.
Serge Williams Fotso