Site Web Officiel du Journal L'Action
L'Actualité

Hymne national du Cameroun : Le temps de l’introspection

Plusieurs experts musicologues et éminents  enseignants des Universités d’Etat et grandes écoles revisiteront l’historique de ce chant au cours des conférences-débats qui s’ouvrent ce jour à Foulassi.

C’est dans le cadre des manifestations et activités organisées en prélude à la célébration du cinquantenaire de la réunification du Cameroun. Le département du Dja-et-Lobo est sous les feux des projecteurs ce mercredi 17 avril 2013. Comme il y a plus de 100 ans, lorsqu’ Anatole Ebongo, rentrait dans l’histoire pour avoir eu l’idée de ce chant de ralliement qui deviendra plus tard, l’Hymne national de la République du Cameroun. Le patriarche, aujourd’hui âgé de 101 ans, issu de la deuxième promotion de l’Ecole normale de Foulassi (1928-1930), inspira alors quelques autres dont René Jam Afane qui composa la musique, pendant que  Samuel Minkyo Bamba et Moise Nyatte Nko’o écrivirent les paroles. Pour qu’elles soient utilisées d’abord officieusement vers 1948 et adoptées officiellement en 1957.  Depuis lors, le débat autour de l’Hymne national du Cameroun a été entretenu par diverses personnalités et auteurs, sous les chaumières comme dans les  amphithéâtres. Donnant souvent lieu jusqu’à la contestation des auteurs de ces paroles. On se souvient encore il n’y a pas très longtemps, en avril 2010, de la polémique créée par le Cardinal Christian Tumi, qui fustigeait alors l’utilisation de ce chant patriotique à des fins politiques. De nos jours encore, ce débat continue et soulève d’ailleurs plusieurs aspects de la question de l’Hymne national. Il en est par exemple, de la nature juridique et le rôle politique de ce chant, la conciliation de ces trois versions, les repères qui ont soutenu le choix de la musique, tout comme sa prétendue misogynie. Le rendez-vous de Foulassi de ce jour, ouvrira davantage ce débat sous d’autres sous-thèmes animés par d’éminents intellectuels. C’est le cas des Pr. Jean Emmanuel Pondi et Léopold Donfack Sokeng qui se plancheront sur « les fondements justificatifs et significations de l’Hymne national », puis suivront le Pr. Gervais Mendo’o Ze, le Dr. Willibrough Nzengwa et la musicologue Cécile Ndjengue qui entretiendront l’assistance sur « les déterminants du choix de la musique » dans sa lexicologie, genre et musicologie. La journée se terminera avec le Pr. Wilfred Nyongbet Gabsa et les Dr. Nug Bissohong et Ngbwa Oyono, recteur de l’Institut protestant Camille Chazeaud, qui s’intéresseront à l’itinéraire « du chant de ralliement à l’Hymne national : l’histoire d’un symbole ».  Avec la contribution conclusive du Pr. Samuel Efoua Mbozo’o.Il est à noter que la suite de Foulassi dans le cadre de ces manifestations sera Foumban dans le département du Noun, qui s’intéressera à la contribution de la conférence de Foumban au processus de la réunification. La semaine dernière, c’est Yaoundé qui a donné le ton avec un débat télévisé sur « La question du Cameroun à l’Onu ». Un retour dans le passé qui a permis de se souvenir que l’histoire du statut particulier du Cameroun depuis la Société Des Nations jusqu’à l’Organisation des Nations Unies est, à elle seule, tout un symbole qui va marquer non seulement son évolution, mais aussi déterminer de manière indélébile son caractère et prédestiner son avenir unique. Il s’est agi de retracer la marche du Cameroun vers son indépendance d’abord et sa réunification ensuite. La célébration du Cinquantenaire de la Réunification, comme celui de l’indépendance célébré en 2010, est une très forte opportune conceptualisation du président Paul Biya.

WILLIAM MONAYONG

Articles liés