Jeudi 28 juin 2012, le président de la République a signé un décret pour un accord de prêt d’un montant de 241 milliards de FCFA avec Eximbank China, afin de lancer les travaux de construction de l’autoroute entre les deux principales villes camerounaises. Un autre trophée à mettre à l’actif de la politique des grandes réalisations.
Le projet autoroutier entre les villes de Yaoundé et Douala ne connaîtra plus de dérapage. L’accord conclu entre le Cameroun et Eximbank China, pour le financement de la première section que le ministre des Travaux publics évalue « entre 70 et 100 kilomètres », met définitivement ce grand projet dans la bonne direction. 241,4 milliards de francs Cfa, pour commencer la construction de l’autoroute qui a des caractéristiques aux normes mondialement reconnues, notamment une voie expresse de première classe de deux voies de chaque côté. Selon le ministre des Travaux publics Patrice Amba Salla, la partie chinoise est actuellement en train de mobiliser les financements complémentaires estimés à 241,4 milliards, pour couvrir les 115 derniers kilomètres de l’autoroute, qui est d’une longueur totale de 215 km. « La construction de ces 215 km durera 60 mois. La route ressemblera à quelque chose que les camerounais n’ont vu jusqu’à présent qu’à l’étranger, c’est-à-dire des voies de 4 mètres pour la chaussée, des bandes d’arrêt de 3 mètres, un terre-plein central de 3 mètres, des accotements de 3 mètres. Cette route aura une emprise au sol de 150 mètres », a indiqué le Mintp, pour un coût global de 482,8 milliards Fcfa.Le tracé de l’autoroute projetée est différent de la route actuelle. Les ingénieurs ont prévu que le point de départ, à partir de Yaoundé, suivra l’itinéraire suivant : hôtel Hilton – carrefour Nkolbisson – Mofom-Lobo-Ilep II – Manganda-Dibang-Song – Mayo-Malô-Bessombè et longera le tracé du chemin de fer jusqu’à Douala. C’est dire que l’entreprise retenue, la China first highway engineering company limited, a fort à faire. Mais elle a dans son équipe l’entrepreneur Li Yu Fei, qui connaît bien le terrain, pour avoir déjà participé sur plusieurs chantiers au Cameroun, les routes Bamenda-Batibo-Noumba ou Douala-Yassa entre autres. Le projet d’autoroute Yaoundé-Douala est surtout la première phase d’un projet intégré, qui a pour objectif non seulement de fluidifier la circulation dans le triangle Yaoundé – Douala – Bafoussam – Yaoundé. Certains l’ont baptisé le « triangle de la mort », à cause du nombre élevé de morts par accidents de circulation sur ces tronçons, mais aussi de rendre plus opérationnels les axes routiers les plus fréquentés du pays à travers les 10 régions. Les études de faisabilité y afférentes ont été lancées il y a 20 ans au ministère des Travaux publics. Ce vaste projet, conduit à son terme, va couvrir plus de 750 km, pour une vitesse de référence portée à 110 km/h, au lieu des 90km/h actuellement en vigueur au Cameroun. Les automobilistes n’ont qu’à ronger leur frein.La mise en route du projet d’autoroute aura un impact certain sur l’économie camerounaise. Des projets d’infrastructure de ce type boostent inéluctablement l’industrie du ciment qui, heureusement, se développe dans notre pays, avec deux cimenteries en construction par des partenaires marocains et nigérians. Des usines de goudron vont également se multiplier, tout comme de solides unités de sidérurgie. Sans compter les emplois directs et indirects, les activités commerciales connexes qui se mettront en place du fait du lancement de ce chantier.
William Pascal Balla
William Pascal Balla