Les autorités sportives nationales ont déjà confié à huit techniciens français la sélection nationale. Mais cinq n’ont pas été à la hauteur des espoirs placés en eux.
Sur les 26 entraîneurs qui ont jusqu’à ce jour, dirigé l’encadrement technique des Lions indomptables, l’on compte huit Français. Il s’agit par ordre chronologique de Dominique Colonna, Jean Vincent, Claude Le Roy, Philippe Redon, Henri Michel, Pierre Le Chantre, Paul Le Guen. A cette liste s’ajoute Denis Lavagne à qui les autorités sportives nationales ont confié l’équipe nationale fanion le 26 octobre dernier. Si pour le moment, rien ne peut être dit sur Denis Lavagne, tel n’est pas le cas pour ses sept prédécesseurs et compatriotes qui ont connu des fortunes diverses à la tête de la sélection nationale camerounaise.Sur ces sept techniciens français, deux ont marqué d’une empreinte indélébile leur passage au Cameroun, dans la tanière des Lions indomptables. Il s’agit de Claude Le Roy et de Pierre Le Chantre. Ils ont débarqué au Cameroun sans une carte de visite ou un palmarès mais ont inscrit leur nom dans le livre d’or de la sélection nationale fanion, championne d’Afrique à quatre reprises. Grâce à leur coaching, Claude Le Roy et Pierre Le Chantre ont permis au football camerounais se hisser au firmament du football africain, voire mondial. Sous la conduite de Claude Le Roy, qui a séjourné dans la tanière à deux reprises, les Camerounais ont remporté plusieurs trophées. Lors de son premier passage au Cameroun (1985-1988), les Lions indomptables ont gagné la coupe Afro-Asiatique et ont été sacrés champions d’Afrique lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 1988 disputée au Maroc. Deux ans plus tôt, ils avaient été malheureux finalistes de la même compétition en Egypte. Son deuxième bail à la tête du Cameroun a été marqué par la participation de notre pays à la Coupe du Monde 1998 en France où l’équipe nationale a été éliminée dès le premier tour à cause de nombreuses erreurs d’arbitrage.Du retour de la Coupe du Monde, Claude Le Roy a cédé le banc de touche camerounais à son compatriote Pierre Le Chantre dont le nom ne disait pas grand-chose au public camerounais. Mais à force de travail, il a mis sur pied une sélection solide, conquérante, une équipe qui avait pour mot d’ordre : la victoire. C’est d’ailleurs grâce à cette hargne de vaincre que lors de la CAN 2000 co-organisée par le Ghana et le Nigeria que les Lions indomptables ont, de haute lutte, gagné le trophée devant les Super Eagles, motivés à souhait. A ces deux coachs, on peut adjoindre Jean Vincent qui a conduit le Cameroun à son premier mondial en 1982. Jouant sans complexe, les Camerounais ont tenu en échec les Péruviens (0-0), les Polonais (0-0) et les Italiens (1-1), une grande première pour un pays africain qui sortait de cette prestigieuse compétition sans avoir été battu.Les Camerounais ne retiennent pas grand-chose de Dominique Colonna, Philippe Redon, Henri Michel ou de Paul Le Guen, les autres « sorciers blancs » français, qui n’ont rien apporté aux quadruples champions d’Afrique. Les uns et les autres ont donné l’impression d’être des mercenaires, des aventuriers. Qu’en sera-t-il de Denis Lavagne, qui prend en main pour la première fois de sa carrière d’entraîneur, une sélection nationale ? That’s the question ? L’ancien coach de Coton Sport est conscient que sa tâche ne sera pas de tout repos. Aussi s’est-il immédiatement mis au travail pour dit-il, « obtenir les résultats que tous les Camerounais attendent ». Et sûrement marcher sur les traces de Claude Le Roy ou de Pierre Le Chantre.