Malgré le satisfecit de nombreux observateurs nationaux et
internationaux ayant supervisé l’élection présidentielle du 9 octobre
2011 au Cameroun, d’autres « observateurs » tentent vainement d’apporter
un autre son de cloche. Se dirige-t-on vers la guerre des
observateurs ?
L’acharnement de certaines chancelleries et groupes de pression voulant absolument ternir la victoire du président Paul Biya à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011, commence à friser le ridicule. Tandis que les observateurs de la Francophonie, du Commonwealth et de l’Union africaine entre autres dont on peut douter de la crédibilité ni accuser d’intelligence avec le pouvoir de Yaoundé, après avoir régulièrement supervisé le scrutin au Cameroun, se sont tous déclarés satisfaits de la tenue de ce scrutin qu’ils ont clairement qualifié de libre et transparent, certains ont perdu le sommeil. Après avoir été assommés par l’ampleur des résultats du candidat Paul Biya dont la victoire à l’intérieur du pays est à l’image du raz de marée remporté dans les 31 pays étrangers où les Camerounais ont pu prendre part au vote dans les mêmes conditions, la pilule semble vraiment amère à digérer par ceux-là qui ont juré de placer leur pion à Etoudi. Nous qui avions la faiblesse de croire que le fair-play existait également en politique comme en sport où les perdants, après avoir reconnu la supériorité de l’adversaire lors d’une épreuve, le félicitent par la suite, avons tôt fait de déchanter. Même si les candidats eux-mêmes semblent de plus en plus revenir à de meilleurs sentiments, leurs maîtres à penser et sponsors refusent d’abdiquer. Après quelques jours certainement consacrés à la concertation et à la définition de nouvelles stratégies de contestation du scrutin, ils sont remontés au créneau en lieu et place de leurs poulains de l’opposition radicale qu’ils trouvent certainement peu vigoureux à leur goût. Ils ont décidé de déplacer le débat vers le taux de participation qui n’excéderait pas les 30% à travers le pays. Les « irrégularités » enregistrées lors de l’élection font également partie de leur argumentaire.Chargés de missionSi l’aversion du premier responsable de l’ambassade des Etats-Unis pour l’actuel pouvoir en place au Cameroun est désormais un secret de polichinelle, l’intrusion de nouveaux « observateurs », sur le front de la contestation du scrutin du 9 octobre 2011, la France et la section camerounaise de Transparency international en l’occurrence, est effarante. Pour ce qui est de la France, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a pourtant fait part le lendemain de la tenue du scrutin, de sa satisfaction pour le déroulement de l’élection qu’il a lui-même qualifiée de transparente à l’Assemblée nationale où il répondait aux questions des députés. A l’instar de toutes les parties prenantes à ce vote, le ministre d’Etat français a estimé que les quelques dysfonctionnements enregistrés le jour de l’élection n’étaient pas de nature à remettre en cause la sincérité du scrutin. Qu’elle n’a pas été la surprise des uns et des autres d’entendre quelques jours plus tard, Bernard Valero, le porte parole du même ministère des Affaires étrangères français que préside toujours le même Alain Juppé, brocarder la même élection du 9 octobre 2011. Que s’est-il passé entre les déclarations des deux responsables ? Alain Juppé dont la stature d’homme d’Etat est établie depuis de longues années peut-il être accusé de légèreté ? On finira par connaître les circonstances de ce revirement brusque de la France intervenue juste après que le département d’Etat américain se soit prononcé ; employant les mêmes expressions et qualificatifs que le brave Valero.L’intrusion au même moment de la section camerounaise de Transparency international que dirige Me Charles Nguini, sur ce débat est également surprenante. En situant le taux de participation au scrutin autour de 30%, Me Nguni et ses collègues ne nous disent pas sur quelles données ils se basent. L’on ne se souvient pas avoir rencontré les observateurs de cette Ong à Ankom à l’Est, à Akok dans le département de l’Océan, à Endoum dans la Mefou et Afamba, à Nyambaka dans le Mayo Banyo ni à Kolofata dans l’Extrême Nord, le 9 octobre 2011. Peut-on rester à Yaoundé et donner son avis sur le taux de participation dans tout le Cameroun ? Les problèmes d’inscription sur les listes électorales et ceux relatifs à la distribution des cartes d’électeurs se posent-ils avec la même acuité dans les grandes agglomérations que dans les villes moyennes et les villages où presque tout le monde se connaît ? Cette déclaration de la section camerounaise est une fois de plus une provocation. A l’observation, Transparency qui se positionne comme une Ong de prévention et de lutte contre la corruption, a visiblement l’intention de nuire. Il est vrai que ses classements sur l’indice de perception de la corruption dans le monde sont de plus en plus décriés, mais elle gardait tout de même un peu de crédibilité. Ce genre de sorties risque de saper le peu de capital confiance qui lui restait. Il est de notoriété publique que cette agence qui se dit indépendante, est tout de même financée par les agences dites de développement : Usaid, des Etats-Unis et la Swedish international Development Authority (Sida) qui sont toutes deux réputées pour être des agents d’influence des gouvernements de ces deux pays. Elle ne boude non plus les fonds de General Motors, Exxon, Ford, Ibm, Pfizer Phramaceutics, Boeing, qui sont assez connus pour leur moralité douteuse en matière de finance et de gestion de marchés. De là à affirmer que Tranparency Cameroun est associée à cette campagne hideuse, il n y a qu’un pas ; mais nous ne le franchirons pas. Quoi qu’il en soit, ces manœuvres de déstabilisation à l’instar des autres, n’aboutiront pas. Le peuple sait qui il a voté. Et il est prêt à défendre son vote.