Les habitants de la capitale économique se sont massivement rendus aux urnes dans le calme et la discipline
La météo est lourde et la foule dense. La circulation est difficile, autant pour les quelques automobilistes que pour les nombreux piétons. A cette entrée commune au bureau de vote de l’école publique de Bonabéri, les électeurs commencent à se serrer. Il est 9h30. Le portail va s’ouvrir. Enfin ! D’ ailleurs, un membre d’Elecam s’avance déjà. « Mettez-vous dans les rangs », lance-t-il. Mais à peine a-t-il oté le verrous, que les deux volets du portail s’envolent. Et c’est le sprint. Certains foncent vers les salles de classe du bâtiment « A », d’autres prennent la direction du bâtiment « B ». Hommes comme femmes, chacun veut être en tête de file. En fait, tout ce beau monde est là pour voter. Il s’agit de l’élection présidentielle. « Ça fait 2h que j’attends. Nous avons d’autres chats à fouetter », se plaint une maman, la cinquantaine sonnée.Dans les salles de classe aménagées à cet effet, la salle est imperturbable. Le personnel d’Elecam s’atèle à mettre le dispositif électoral en place. Les scrutateurs des 23 candidats attendent, sereins. A tous les niveaux, ça grouille de monde. Les rangs se sont déjà formés. Aucun éclat de voix n’est entendu. La courtoisie et l’autodiscipline semblent être les mots d’ordre de tous. A 10 h, le processus électoral démarre pour de vrai. Un constat est clair. Les habitants de Douala ont vite pris d’assaut les bureaux de vote. Même si Elecam traîne un peu le pas. « C’est un nouveau né dont nous devons accepter les errements », indique un électeur.
Personne ne veut le désordre. L’ordre et la discipline règnent L’esprit belliqueux et le caractère vindicatif qu’on connaît de certaines populations de Douala ont cédé la place à la paix et à la compréhension mutuelle. Aux environs de 11h, le gouverneur de la région du Littoral, Fai Yengo Francis, le préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilai et le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, Fritz Ntone Ntone vont exprimer leurs suffrages au centre du lycée Joss de Bonanjo. A l’issue de cet acte, Fai Yengo a réitéré son souhait de voir le processus électoral continuer dans le calme et la sérénité. Les mots d’ordre de certains fauteurs de troubles appelant les populations de Douala au boycott des urnes, n’ont d’ailleurs été qu’un pétard mouillé. « Nous sommes fatigués. Nos enfants sont bien sensibilisés. C’est grâce à la paix qu’ils construiront le Cameroun de demain », a indiqué une électrice.C’est la même sérénité qui a régné dans tous les trois autres départements du Littoral. Le calumet de la paix a été allumé dans le Mungo, le Nkam et la Sanaga maritime où les électeurs ont voté sans anicroche.A Edéa, dès 8h, la plupart des bureaux étaient déjà ouverts Au poste de vote d’Ekitè, le premier électeur était une femme. Du coté du centre administratif, au rez de chaussée de la commune, à Edea Ier plus précisément, quatre bureaux de vote ont partagé la même salle. Louis Bapes Bapes, président de la commission départementale des élections présidentielles dans la Sanaga Maritime arrive pour accomplir son devoir civique. Pendant le même temps, les observateurs sillonnent les bureaux de vote. Y figuraient en bonne place le monde avenir, horizon femmes, tranparency International, commission nationale des droits de l’homme. Vers 10h, dame pluie s’invitent et les longues files se rétrécissent considérablement. Après cette pluie, le processus reprend dans le calme et la sérénité. C’est la même ambiance qui règne du coté de Pouma. Que se soit au bureau de vote du poste forestier, à celui de la mairie ou du lycée de Pouma, tout s’est déroulé sans problèmes. Au bureau de vote de la mairie, sur 389 inscrits, à 15h, 342 avaient déjà accompli leur devoir civique. Tout le long de l’axe lourd Douala Yaoundé, l’on a noté que les instructions étaient scrupuleusement respectées. Pas de voitures sur cette voie, habituellement très fréquentées par les automobilistes. En définitive, quelle que soit l’issue des résultats attendus au plus tard le 24 Octobre, la victoire de la paix se célèbre déjà dans la région du Littoral.
Emmanuel Bitoden, à Douala