Les ministres de la Santé publique et de l’Education de Base ont marqué leur engagement dans la lutte contre la schistosomiase et les helminthiases intestinales. C’était au cours de la réunion d’évaluation et de restitution de la campagne nationale 2011.
5 millions 900 mille enfants en âge scolaire d’ores et déjà déparasités. C’est le
défi relevé par les organisateurs de la campagne nationale de lutte contre la
schistosomiase et les helminthiases intestinales lancée en mai dernier. La
campagne qui a été mise en œuvre dans les 14.000 écoles primaires publiques et
privées du Cameroun, a permis de mener l’opération, avec la collaboration du
ministère de l’Education de base (Minedub), l’association des communes et
villes unies du Cameroun et d’autres partenaires, en s’appuyant sur les acquis
du partenariat Minsanté-Minedub-Cvuc.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre de la Santé publique André Mama Fouda, après avoir encouragé les efforts des uns et des autres, a invité tous les partenaires à se mobiliser, à s’engager et à agir dans un cadre concerté et coordonné, gage d’efficacité et de réussite. Au moins dix millions de Camerounais sont victimes de vers intestinaux, parmi lesquels une majorité d’enfants âgés de 6 à 15 ans. Il s’agit là du groupe le plus vulnérable, parce qu’exposé aux mauvaises conditions d’hygiène dans les familles et surtout en milieu scolaire.
Selon les rapports des différents délégués régionaux du Minsanté et du Minedub, les résultats escomptés ont été atteints et parfois dépassés du fait de la parfaite collaboration entre les départements ministériels concernés. Ainsi dans les dix régions du Cameroun, chaque enfant a reçu un comprimé de mebendazole pour déparasiter contre les vers intestinaux et des comprimés de praziquantel. A tous les niveaux de la pyramide, la campagne a été coordonnée par un comité de gestion comprenant les principaux partenaires. En plus de la distribution des médicaments dans les écoles, d’autres enfants ont également été déparasités pendant la semaine d’actions de santé et de nutrition infantiles et maternelles (Sasnim) et durant d’autres activités connexes.
Cependant dans ces rapports, les différents délégués régionaux ont relevé, quelques difficultés.
Au rang desquelles les contraintes de calendriers scolaires et la mise en place
du budget. A cet effet, des leçons et recommandations pour améliorer la mise en œuvre du programme ont été élaborées en l’occurrence : renforcer la
formation des enseignants qui prennent activement part à l’atteinte de ces
objectifs, renforcer la campagne elle-même, étendre le déparasitage aux enfants non scolarisés. Pour l’année en cours, 75.000 enseignants ont été mobilisés.
Afin de mettre à jour la carte de distribution de la schistosomiase et des
helminthiases intestinales et mesurer l’impact des interventions du programme,
des enquêtes parasitologiques ont été réalisés dans trois des 10 régions du
Cameroun en 2010, à savoir l’Est, le Centre et l’Ouest. Pour la campagne de
2011, elles se sont étendues dans les régions du Littoral, Nord-ouest,
Sud-ouest et Sud. Ces équipes comptent terminer avec les trois régions
septentrionales en 2012. De l’avis du secrétaire permanent du programme
national de lutte contre la schistosomiase et les helminthiases intestinales,
le Pr. Louis Albert Tchuem Tchuenté, « Ces résultats montrent clairement l’impact positif des campagnes annuelles de déparasitage des enfants et témoignent du succès progressif de la lutte contre la schistosomiase et les helminthiases intestinales au Cameroun ». Pour assurer le succès de la campagne, les activités de sensibilisation des communautés et des écoles doivent être prises en compte, notamment la formation des directeurs d’école, des enseignants et du personnel de la santé dans les différents districts de santé.
Muriel Zang