«Qui vivra verra ». Au rythme où progresse la pandémie du coronavirus, les survivants devront s’estimer heureux d’avoir survécu. Ils auront surtout une dette et un devoir de mémoire pour témoigner de l’évolution du monde: celui d’avant covid-19 et celui d’après.
En effet, en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, le monde change, il est en pleine mutation. Certes, les vieux préjugés et les anciennes habitudes feront toujours de la résistance, mais la dynamique est désormais irréversible. Les mentalités suivront-elles le même mouvement ? Il faut l’espérer. En attendant cette prise de conscience, force est de reconnaître que la pandémie en cours nous soumet à une véritable cure de modestie et d’humilité sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Figurez-vous: face à la folie meurtrière de corona, nous sommes désormais tous égaux; grands et puissants, riches et célèbres, jeunes et vieux, pauvres et anonymes, il n’y a pas la moindre discrimination. Tous au même pied d’égalité. Au niveau des États, les superpuissances découvrent leurs fragilités et leurs faiblesses, au même titre que les petits pays.
Face à l’ennemi commun, chaque État, chaque communauté tente, tant bien que mal, de faire face. Le Cameroun n’échappe pas à cette mouvance. Sous la houlette et l’impulsion du Président Paul BIYA, le gouvernement s’active sur tous les fronts, médical, social, humanitaire, économique, pour maîtriser la situation. Et il y parvient, malgré les difficultés et les gesticulations de certains leaders politiques davantage soucieux de se refaire une santé que de celle des Camerounais. Au plan médical, la riposte des pouvoirs publics repose sur une stratégie évolutive qui donne des résultats probants. Au plan économique et social, il s’agit de maintenir la machine de production et d’éviter les pénuries dans les secteurs les plus sensibles. La crise sanitaire ne doit pas évoluer vers une crise sociale ou politique, en dépit des sombres prédictions des habituels donneurs de leçons et autres afro-pessimistes en mal de notoriété.
La situation est donc globalement sous contrôle, même si cette expression rime souvent avec une certaine langue de bois. Comme si ces efforts dans cette nouvelle guerre ne suffisaient pas, il faut continuer à gérer de « vieux dossiers » à l’instar de Boko Haram, la crise du NOSO. Si les séparatistes semblent contraints d’observer un cessez-le-feu au Nord-ouest et au Sud-ouest, il n’en est pas de même des djihadistes de Boko Haram. Dimanche dernier, un attentat portant visiblement leur signature a fait une dizaine de morts à Amchide. Comble de la bêtise humaine et de l’égoïsme de certains États, à l’heure où l’on ressasse à longueur de discours la nécessité et les vertus de l’intégration sous-régionale, c’est le moment que choisit « un pays voisin, frère et ami », selon l’expression consacrée, pour ériger une barrière en béton à la frontière entre nos deux pays. Qui plus est en empiétant allègrement sur le territoire camerounais !!! Mieux vaut en rire qu’en pleurer.
Au-delà de ces tragi-comédies et de ces palinodies propres à l’espèce humaine, les temps que nous vivons et les épreuves que nous traversons permettent également à notre société de découvrir de nouveaux héros. Hier c’était les éléments des forces de défense et de sécurité, défenseurs acharnés de nos libertés et de l’intégrité du territoire national. Certains sont allés jusqu’au sacrifice de leurs vies. Aujourd’hui, les nouveaux héros sont constitués de ces personnels médicaux et soignants qui se donnent corps et âme pour combattre le coronavirus. Dans leurs rangs, certains sont déjà tombés les armes à la main. Les nouveaux héros, ce sont aussi ces enseignants qui se dévouent à la télé pour dispenser des cours aux élèves confinés à la maison. Ils ne méritent pas les moqueries dont on tente de les couvrir et de les humilier.
Depuis la nuit des temps, les crises et les épreuves révèlent ainsi aux peuples des héros parfois ignorés et oubliés. Sur le chantier de la construction nationale, tout le monde a un rôle à jouer: les politiques, les militaires, les forces de l’ordre, les enseignants, les médecins, les infirmiers, etc. À la nation de savoir se montrer reconnaissante pour chaque catégorie, sans aucune discrimination.
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