Une décision du Président national du Rdpc, Paul Biya, porte approbation et rend exécutoires les conclusions de la commission de discipline ad hoc du Comité central.
Signée le 9 septembre 2020, la décision du Président national concerne des cas d’indiscipline de 89 militants relevés lors des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Ces cas sont répartis au sein d’une vingtaine de sections Rdpc, localisées dans huit régions du Cameroun (Est, Centre, Ouest, Extrême-nord, Littoral, Sud, Nord et Adamaoua). Les sanctions vont de l’exclusion définitive de Hubert Franc Ateba, militant de la section Rdpc Lékié centre à Elig Mfomo, à la mise tout simplement hors de cause de 11 militants, en passant par la lettre d’observation assortie du rappel à l’ordre du maire de Bertoua 1er , Olivier Cromwell Bembel, le blâme (28 militants concernés), la décharge des fonctions de Urbain Ayissi Zomo, militant de la Lékié Ouest I, les exclusions temporaires de six mois de Rose Céline Ngono Mbarga de la Mefou et Akono Sud à Ngoumou, 12 mois (13 militants), 18 mois (5 militants), 24 mois (quatre personnes), et 36 mois pour 24 militants. A ces indisciplinés qui ont « comparu », huit jours durant (du 24 au 31août), devant la « commission Musonge », il est reproché d’avoir ramé à contre-courant des directives du Président national du Rdpc, Paul Biya, pendant le processus de désignation des membres des exécutifs communaux. L’indiscipline étant, au sens de l’article 31 des statuts du Rdpc, « le fait pour tout membre du parti de contrevenir aux objectifs du Parti définis à l’article 2 des présents statuts ou de refuser d’appliquer les décisions prises par ses organes ». « La discipline collective constituant le ferment des succès récurrents du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, surtout en ces temps de dérive généralisée de l’éthique politique », il était de bon ton que ces indélicats soient rappelés à l’ordre. La commission de discipline ad hoc, avait été réactivée, au sortir du double scrutin du 9 février pour répondre à une forte interpellation des militants de base et obéissait à une nécessité de bon fonctionnement et d’efficience du Parti, face à des dérives graves souvent délibérées ou intriguées, qui apparaissaient comme des affronts envers le Rdpc. La carotte et le bâton Le respect de la discipline ici signifiant particulièrement, et ça, le SG l’avait également souligné en son temps, « qu’aucune candidature alternative ne sera proposée au vote à la session de plein droit, en dehors de celles qui auront été validées pendant les délibérations au sein du Groupe communal Rdpc ». Malgré ces mises en garde, tout au long du processus et notamment pendant le choix des membres des exécutifs municipaux, certains militants ont été pris en flagrant délit d’indélicatesse avec la discipline, au sens de l’article 31, alinéa 1 des Statuts du Rdpc. Çà et là, sur le terrain, en effet, la pilule de la discipline du Parti avait été particulièrement difficile à avaler. Ce n’est pas la première fois que des procédures disciplinaires sont enclenchées à l’encontre des militants « véreux ». L’on se souvient en effet qu’au lendemain du double scrutin du 30 septembre 2013, de nombreux cas d’indiscipline avaient été observés tant pendant la campagne électorale que lors de la désignation des exécutifs communaux. Le Président national avait alors prescrit la traduction de tous les mis en cause devant la commission de discipline du Comité central, en application des articles 31 et 32 des statuts du Rdpc. A cette occasion, de nombreuses sanctions avaient été infligées à ceux qui avaient cru devoir prendre des libertés avec la discipline du parti, allant de l’avertissement à l’exclusion définitive, en passant par des blâmes.
serge William FOTSO