Le Parti de Paul Biya a administré une véritable leçon de gestion du terrain à Cabral Libii Li Ngue Ngue dans son fief du Nyong et Kellé.
Quand on atteint le sommet de quelque chose, le plus difficile est de s’y maintenir. Car il suffit d’un rien pour se retrouver au bas de l’échelle. Bien plus, lorsqu’on est en pleine ascension, il ne faut jamais se moquer de ceux qu’on rencontre dans ce parcours, parce qu’en redescendant, on croisera les mêmes. Une leçon que le Parti camerounais de la réconciliation nationale, Pcrn, vient d’apprendre à ses dépens. Après le double scrutin du 9 février 2020, qui porta ce parti aux commandes dans quelques communes, ses militants ont tôt fait de monter crier sur tous les toits, notamment en envahissant les réseaux sociaux pour : soit dénigrer les partis classiques de l’opposition (Upc, Sdf, Udc, etc), soit pour se gargariser du titre de principale et première formation politique du bord contraire au Rdpc. Mais c’était sans compter avec le « stratège » Rdpc qui fourbissait ses « armes » pour gagner la guerre après avoir perdu la bataille des législatives et des municipales 2020. Pendant que le Pcrn dormait sur ses lauriers qu’il n’avait même pas pris le temps de consolider.
Conséquence, personne n’en croyait ses oreilles le jour des résultats. Les larmes du « Dieu Cabral » ont coulé, dans son Nyong et Kellé natal, où il fut intronisé quelques mois seulement avant. N’ayant même pas encore fini de jubiler, et patatras. Celui qui s’était distingué en occupant la troisième place à la présidentielle de 2018 n’y a vu que du feu. Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas. Les régionales viennent d’en faire une démonstration. La majorité absolue est revenue au Rdpc avec 127 suffrages, contre 97 pour le Pcrn, 20 pour l’Upc et seulement 3 suffrages pour le Purs. Ces résultats ont pris de cours même les plus futés des bookmakers. Et pour cause, le Pcrn était, sur papier, large favori devant le Rdpc et l’Upc. Sur un total de 250 conseillers municipaux, le parti de l’honorable Cabral Libii en comptait 129, contre 118 pour le Rdpc (soit 11 conseillers de moins), alors que l’Upc et le Purs n’en comptaient aucun.
Comme dans plusieurs autres localités, le Rdpc a pensé à un renfort des troupes locales en mettant en mission un démembrement de la Commission nationale de supervision de la campagne du parti au pouvoir. Descente « musclée » à Eseka pour rassurer l’électorat acquis, convaincre l’électorat flottant, et persuader l’électorat hostile (les militants du Pcrn). Ces derniers ayant compris, heureusement, pour le Rdpc, où se trouvent leurs intérêts, et dans quelles ténèbres gothiques de l’histoire, malheureusement, l’honorable Cabral Libii Li Ngué Ngué voulait les entraîner. Le Pcrn est tombé sous le charme du Rdpc dans le Nyong et Kelle. Ses militants n’ont eu que les yeux de Chimène pour Paul Biya et son Parti. Normal : les actes, les actions, les programmes et projets du Président Paul Biya sont des arguments convaincants et efficients. A l’analyse, on comprend aisément qu’une fois rendus à l’hémicycle, les députés du Pcrn d’un côté, et les conseillers municipaux de ce parti de l’autre côté, ont certainement tourné le dos à ceux qui les ont portés sur ces cimes de la gloire. Malheureusement, en politique les erreurs se paient cash. A bon entendeur… Pcrn.
Williams MONAYONG
