Vendredi dernier, l’exécutif régional du Centre a pris fonction, au cours d’une cérémonie très courue, place de l’hôtel de ville, à Yaoundé. Ladite cérémonie présidée par Naseri Paul Bea, le gouverneur de région, a en effet connu la présence de tout ce que le Centre compte comme forces vives : les membres du gouvernement, les parlementaires, les magistrats municipaux, les opérateurs économiques, les autorités administratives et traditionnelles de son ressort, etc.
Cette affluence est un indicateur non seulement de l’importance accordée à la nouvelle collectivité qui se met ainsi en place, mais surtout des nombreux espoirs et attentes des populations. Parmi celles-ci, la priorité a été rappelée à l’équipe dirigée par Gilbert Tsimi Evouna, le président du conseil régional. Il s’agit de la réduction de la fracture qui existe entre les campagnes et les zones urbaines. L’exécutif régional du Centre devra donc s’atteler à rendre les villages au moins aussi attrayants que les villes, en y améliorant le cadre et la qualité de vie, en termes d’infrastructures routières et de communication, ainsi que sur les plans économique, social, sanitaire et éducatif.
S’agissant du cas particulier des infrastructures de base, un accent devrait être mis sur le désenclavement de la région. Dans chaque département du Centre, de nombreux villages sont difficiles d’accès, quand ils ne sont pas complètement coupés du reste du monde, faute de routes. Ce qui empêche l’écoulement de la production des grands bassins agricoles de cette région qui comptent parmi les importants du pays et pourraient faire du Centre le grenier de toute l’Afrique centrale, au regard de la fertilité de ses sols et du dynamisme de sa population. L’énergie électrique et l’eau y sont rares, au même titre que le téléphone et internet.
Cet état des choses amène la jeunesse en quête de meilleures opportunités à quitter les campagnes pour les villes et à délaisser ainsi l’agriculture et les travaux connexes pour le petit commerce, le transport clandestin et d’autres activités du secteur informel qui relèvent de la simple débrouillardise.
L’exécutif régional n’aura donc pas d’état de grâce, compte tenu de l’ampleur des problèmes auxquels il devrait s’attaquer de front. Et il en a pleinement conscience. La preuve, Gilbert Tsimi Evouna avait déjà fait connaitre bien avant l’entrée en fonction de son bureau, que son leitmotiv était le bien-être des populations en zone rurale. C’était lors de sa prestation de serment. Vendredi passé, le gouverneur du Centre prêchait donc à un converti.
Cyrille AVOMO