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Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cemac : Les enjeux d’un conclave décisif

Conclave CEMAC

L’échéance de la première génération des programmes avec le Fonds Monétaire International (Fmi), la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus et l’évaluation des mesures mises en œuvre de même que les préoccupations sécuritaires, seront les principaux sujets à l’ordre du jour de ces assises.

Sur convocation du chef de l’État camerounais, Paul Biya, son président en exercice, ce sommet aura lieu à Yaoundé ce jour, 18 août 2021 par visioconférence, sous sa présidence, à partir de 14h au Palais de l’Unité. Les dirigeants de tous les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), se retrouvent pour ces assises avec pour thème : « Evaluation de la situation macro-économique dans la Cemac en contexte de pandémie de Covid-19 et analyse des mesures de redressement ». Les plus hauts responsables du Fmi et de la Banque Mondiale et le Ministre des Finances de la France y prendront également part.
Comme il est de tradition, en prélude à ces assises, une session extraordinaire du conseil des ministres de l’Union Économique de l’Afrique Centrale (Ueac), s’est tenue à Douala, le 10 août 2021, sous la présidence du ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, par ailleurs président en exercice de l’Ueac. Au cours de ces travaux, le président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo, a révélé qu’au-delà des autres sujets d’intérêt commun d’importance, le sommet sea essentiellement consacré au « Rapport sur l’évolution de la situation macroéconomique dans la zone Cemac en contexte de pandémie du Covid-19 et analyse des mesures de redressement ».
Le Sommet extraordinaire des chefs d’État de ce 18 août 2021, se tient dans un contexte marqué notamment par les enjeux sécuritaires préoccupants dans la sous-région, la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf), l’échéance de la première génération des programmes avec le Fonds Monétaire International (FMI), les négociations et les conclusions d’une seconde phase de programmes économiques et financiers entre ce bailleur de fonds et les pays de la sous-région dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (Fec) et du Mécanisme élargi de crédit (Mec) et surtout, la crise sanitaire liée au coronavirus dont les effets dévastateurs ont désorganisé l’outil de production dans ces pays.
Selon les experts, cette pandémie a entrainé une récession économique mondiale à hauteur de 3,3%. La zone Cemac est particulièrement impactée, avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019, combinée à la chute des cours du pétrole qui représente plus de 80% des revenus de la majorité de ces Etats. Par conséquent et en dépit d’une croissance projetée à 1,7% en 2021 et les tensions inflationnistes à 2,7%, signe d’une reprise économique envisagée, la situation socioéconomique de la sous-région n’est guère reluisante. Une conjoncture difficile qui exige « plus de vigilance et d’efficience dans la gestion des finances publiques de la communauté », a déclaré Alamine Ousman Mey, le président de l’Ueac.
C’est la raison pour laquelle ce sommet des chefs d’État de la Cemac, constitue un tournant décisif pour l’avenir économique de cette sous-région, aussi bien dans la perspective de la relance économique post covid que sur l’intégration communautaire. Les qualités de fin diplomate et de fin négociateur de Paul Biya seront une fois de plus sollicitées, pour que la Cemac sorte la tête de l’eau à court ou à moyen termes.

Claude MPOGUE

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