La nouvelle compagnie aérienne camerounaise effectuera son vol inaugural sur l’axe Douala-Yaoundé-Paris.
Créée par décret présidentiel en 2006 sur les cendres de la défunte Camair, la nouvelle compagnie nationale a traversé toutes les étapes nécessaires à la mise sur pied d’une compagnie fiable. Car fort des errements de gestion et de maintenance qui ont fini par clouer la première compagnie nationale au sol, le président de la République a donné des instructions pour que l’on ne tombe plus sur les mêmes travers. D’où le partenariat signé avec Lufthansa Consulting qui a fait ses preuves dans le domaine de l’aéronautique civile.Tous les officiels du ministère des Finances, qui assurent la tutelle financière et ceux du ministère des Transports, la tutelle technique, se sont donc investis pour que Camir-Co soit hautement compétitive dès le lancement de ses activités.
Par les soins du ministre Essimi Menye, le Boeing 767-300 ER de 210 places baptisé « Le Dja », hérité de la Camair, est déjà passé en révision pour la première fois en Irlande en 2009. Parti du Cameroun le 21 juin 2010 pour la seconde fois en Irlande après avoir passé un an cloué au sol dans un hangar de l’aéroport international de Douala. Le « Dja » qui est un biréacteur de type long courrier est revenu au pays en prélude au démarrage des activités de la compagnie le 28 mars 2011.
Pour les mêmes raisons, les responsables de la compagnie ont été nommés et installés le 27 janvier 2011 avec comme directeur général, Alex Van Elk. La présentation du logo officiel de l’entreprise intervenue le 24 février 2011, est une fois de plus, venue témoigner de la détermination des pouvoirs publics à voir la nouvelle compagnie national prendre son envol. Et pour s’arrimer aux nouvelles normes de sécurité, un séminaire de formation a été organisé avec le concours du groupe Kenyon international Emergency Services (Kies), à l’intention du personnel le 21 février 2011 à Douala sur les 12 principes de la gestion de la crise d’aviation, avec un accent particulier sur la préparation technique, celle des manuels et des communications et Internet. Les représentants du ministère des Transports, du ministère de la Santé, du ministère de la Communication, du ministère de l’Administration territoriale, du ministère de la Défense, de la Délégation générale à la Sûreté nationale, des Aéroprts du Cameroun, de la Croix rouge, de l’Asecna ont également pris part au séminaire. Selon Matthijs Boertien, le directeur des Opérations de Camair-Co, les principaux objectifs de cette formation étaient d’inculquer au personnel des réflexes de communication et de réaction face à une catastrophe, de leur donner les moyens d’une appropriation des réflexes et des procédures et enfin de pouvoir faire face aux médias et aux différents publics en situation de crise.
La nouvelle compagnie va lancer ses activités avec deux appareils. Outre le « Dja », un autre Boeing 737-700 de 128 places est venue rejoindre la flotte de la compagnie le 21 mars 2011. Dans un premier temps, seules les aéroports de Yaoundé, de Douala et de Garoua seront desservies à l’intérieur du pays. Les aéroports de Paris et de Ndjamena seront les premiers desservis par les premiers vols internationaux de Camair-Co. La compagnie compte acquérir à court terme, deux autres appareils et son top management entend en ce moment, étendre son réseau à d’autres destinations dans le continent et même à l’intérieur du pays.
Il ne reste plus que toutes les parties prenantes à ce projet qui tient tant à coeur au président de la République. C’est donc une question de fierté tous les compatriotes doivent éviter avec la nouvelles compagnie, les pratiques qui ont cloué la défunte Camair au sol. L’on avait remarqué en effet que lorsque les officiels voyageaient à bord des compagnies étrangères, ils payaient les billets d’avion rubis sur ongle. Quand il s’agissait de la Camair, les bons de commandes étaient engagés sur des lignes préalablement dégarnies. C’est ainsi que l’administration est devenue le premier débiteur d’une compagnie qui était obligée de payer des frais d’exploitation et de supporter toutes les charges de fonctionnement. Les compatriotes doivent comprendre que le patriotisme veut également que l’on préserve le bien commun. Pour le cas d’espèce, Camair-Co étant notre seule compagnie nationale, chacun devra normalement tout mettre en oeuvre pour que cet investissement de l’Etat soit rentabilisé et pérennisé.
Claude Mpogué