La désignation de la China international Water and Electric Corporation (CWE) pour la réalisation de l’ouvrage, précède le début effectif des travaux de ce barrage de retenue vivement attendu par les entreprises et les populations.
Le choix de la Commission de passation des marchés de Electricity Development Corporation (Edc) était ardemment attendu non seulement par les entreprises soumissionnaires, les pouvoirs publics et les industries depuis le lancement le 05 août 2010 de cet appel d’offres. Cette entreprise chinoise basée à Beijing en Chine aura la lourde charge de réaliser dans un premier temps, des études et investigations additionnelles sur le site. Dans ce programme de réalisation d’infrastructures de base, elle devra prendre en compte les conclusions de l’étude d’impact environnemental réalisée quelques années plus tôt dans le but de minimiser l’impact des travaux non seulement sur l’environnement, mais également sur le riche patrimoine archéologique dont recèle la région.
La China International Water and Electric Corporation dont l’expertise est avérée en la matière, devra ensuite procéder aux études d’exécution et à la fourniture des équipements de l’ouvrage. Une fois l’installation de ces équipements achevée, la phase de construction du barrage va débuter pour s’achever dans 3 ans 2 mois plus tard par la mise en service du barrage de retenue du projet hydroélectrique de Lom Pangar pour un coût total de 74 644 472 970 Fcfa (Soixante-quatorze milliards six cent quarante-quatre millions quatre cents soixante douze mille neuf cent soixante dix).
Cette désignation de l’entreprise attributaire du marché de construction de cet important ouvrage intervient au moment où le gouvernement vient de décider de libéraliser le secteur de l’électricité au Cameroun. Ceci dans le but d’offrir des facilités aux investisseurs des grands projets structurants en cours dans le pays. Le 09 avril 2011 en effet, une nouvelle loi régissant ce secteur a été votée à l’Assemblée nationale à cet effet. A ce jour, l’usine d’Alucam consomme à elle seule, presque la moitié de la production nationale d’électricité. Elle compte d’ailleurs capitaliser la conjoncture actuelle qui lui est très favorable, pour doubler à court terme sa production. Avec pour but de tripler pratiquement ce volume de production dans quelques années. Cette situation a contraint les autorités en charge du secteur de procéder au rationnement de l’énergie restante. Ce qui a fortement terni l’image de marque du Cameroun dont les industries ne pouvaient plus disposer d’énergie suffisante pour faire tourner à plein régime les machines avec à la clé, d’importants manques à gagner. De même, les populations des milieux urbains et celles des zones rurales vivaient de plus en plus dans le noir du fait de délestages à répétition.
Pour faire face à cette demande de plus en plus accrue en énergie électrique des industries, des entreprises et des ménages, le gouvernement a décidé, avec le concours de partenaires stratégiques, bilatéraux et multilatéraux, de lancer de nombreux projets énergétiques à travers le pays dont Lom Pangar. L’objectif affiché étant de satisfaire à court terme, toute la demande nationale et même procéder à l’exportation du surplus de production vers les pays de la sous région.
Pour les riverains, la construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar est du pain béni. Elles comptent en effet sur la construction cet ouvrage afin qu’elles sortent enfin de cette pauvreté qui ronge les populations de cette partie du pays qui vivent sans infrastructures sociales de base alors que leur région recèle d’importantes richesses qui sont pourtant pour la plupart, déjà exploitées. Le fort taux de chômage des jeunes de cette contrée devra également trouver une solution même partielle pendant la durée des travaux et même au-delà. La construction attendue de carrières, de routes, de ligne haute tension et même du barrage proprement dit, va sortir la localité de l’enclavement. En attendant tout le monde croise les doigts en attendant, tout le monde croise les doigts pour que tout se passe bien et que les travaux s’achèvent effectivement en 2014 avec la mise en service du barrage.