Le programme d’appui à l’installation des jeunes agriculteurs (Paija), a en terme de promotion d’auto emploi, appuyé à ce jour 70 jeunes engagés dans l’agriculture.
C’est en 2006 que le site pilote de Nlobesse’e accueille les 15 premiers jeunes bénéficiaires du programme. Ruben Mvomo Zé en est un : « J’ai été sélectionné en 2006, alors que le projet venait d’être mis sur pied par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Une fois sélectionné, on nous a montré les espaces à cultiver. Au départ, chaque jeune a eu droit à 2 hectares de terres abattues et brûlées, donc du prêt à l’emploi. L’Etat a tout fait et a juste mis les terres à notre disposition. Par la suite, ils nous ont octroyé du matériel, dont les machettes, les limes et les bottes. On a également bénéficié d’une boite à pharmacie ».
Ce programme, qui fait partie intégrante du Document de Stratégie de réduction de la Pauvreté du Cameroun (Dsrp) dans son volet agricole, vise à installer près de 100 jeunes sur le seul site de Nlobesse’e. L’objectif global est de contribuer au rajeunissement et à la modernisation des exploitants et exploitations agricoles, tout en permettant une augmentation significative de la productivité de ce secteur. Par la même occasion, il contribue à la réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes à travers un processus de développement des capacités et de responsabilités décisionnelles des jeunes agriculteurs. A ce jour 70 jeunes ont déjà bénéficié de ce programme. En plus des terres ces jeunes ont reçu des semences de bananier plantain et de cacao qui constituent les productions essentielles des exploitations.
Le coordonnateur régional du programme dans le Sud, Cyrille Robertson Ottou, précise : « Il était prévu que chaque jeune bénéficie de 15 hectares de terre dont 10 pour les cultures pérennes et 5 pour les cultures vivrières. Parce qu’au départ nous avions 2000 hectares au total. Suite à la réduction de cette superficie, on a dû accorder que 10 hectares à chacun. A cela, il faut ajouter que chaque jeune a droit à une maison. À ce jour, il n’y a que 8 jeunes qui disposent de leurs logements propres d’une superficie de 90 m2. Et les bénéficiaires sont tenus d’habiter le village du programme. En attendant que tous les jeunes soient installés, les premiers hébergent les nouveaux ».
Le programme, comme le voulait son principal initiateur, le président Paul Biya, était de sortir les jeunes de l’oisiveté et du chômage. Aujourd’hui, le problème est en train d’être résolu, parce que la plus part des jeunes installés parlent des changements survenus dans leur vie depuis le début du programme. Martin Paul Samba, originaire du village Minko dans le Dja et Lobo, parle des retombées de sa première récolte. « J’ai commencé à produire en 2009. Aujourd’hui, j’ai investi chez moi. J’ai déjà une maison. J’étais célibataire et cet argent m’a permis de doter ma fiancée et je suis père de jumeaux ». Beaujeu Otya’a ajoute, « le Paija m’a permis de me développer. Actuellement je suis entrain de construire une maison en dur. Et j’ai d’autres activités en cours, notamment trois motos en circulation, un bar qui fait recette dans le village. Tout ceci je l’ai acquis avec l’argent de ma première production qui s’élevait à 1 million 200 milles Fcfa ». L’installation de ce programme dans ce village a grandement contribué au développement de la localité, ainsi que l’avoue Avotto Ndongo, chef du village Nlobesse’e qui apprécie l’initiative. «Je n’ai pas trouvé d’inconvénients à ce que le programme soit installé dans mon village. Au contraire j’ai sauté sur l’occasion qui m’a été offerte pour le bien-être et l’épanouissement de mes jeunes. Je suis très fier, car nous avons aujourd’hui un hôpital et une école. Ce que je souhaite, c’est que nous puissions avoir un collège technique pour former davantage nos jeunes, puisqu’il y a désormais de nombreuses infrastructures agricoles ».
De manière générale le programme d’appui à l’installation des jeunes agriculteurs sur le site de Nlobesse’e a connu une bonne évolution. Parti de quelques jeunes en 2006, ce programme compte atteindre 82 jeunes pour couvrir la totalité de la superficie. C’est avec beaucoup de satisfaction que le coordonnateur régional accueille les premières femmes, donc six arrivées en 2009, elles sont aujourd’hui onze. Pour être éligible au programme, il faut être âgé de 18 à 35 ans, être de nationalité camerounaise, disposer d’un droit d’exploitation sur un terrain et présenter un microprojet viable. Les jeunes agriculteurs de tout le pays sont éligibles à ce programme. Malgré les difficultés qui subsistent, en l’occurrence les routes pour permettre aux agriculteurs d’évacuer leurs productions, le ministère compte mettre à leur disposition des infrastructures socioéconomiques, notamment un hangar de commercialisation et une unité de stockage qui leur permettra de faire des ventes groupées. Les populations sont unanimes sur le fait que le programme a transformé le village et ne peuvent que remercier le Président Paul Biya.
Muriel Zang