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Sur le chemin d'Etoudi

Le crépuscule des crapules :

La petite histoire des grands rendez-vous politiques, des grandes consultations électorales a souvent produit des scenarii qui mettent en exergue des individus sans moralité, capables des pires bassesses pour assouvir leur soif du pouvoir. 

Cela avait notamment été le cas lors de l’élection présidentielle du 11 octobre 1992. Le 20 octobre, contre toute attente, Ni John Fru Ndi proclame sa victoire. Le 23, la Cour suprême, siégeant comme Conseil constitutionnel, annonce la réélection de Paul Biya avec 39,9% des suffrages. Ni John Fru Ndi en obtient 35,9 et Maïgari Bello Bouba, 19,2. Le taux de participation s’élève à près de 72 %. Des émeutes éclatent dans les bastions de l’opposition. La suite, nous la connaissons tous, avec les conséquences qui en ont découlé. Le Cameroun manque de peu de basculer dans le chaos.Octobre 2018, rebelote ! C’est encore, hélas, le cas.
 
D’autres illuminés s’autoproclament vainqueurs de l’élection présidentielle du 7 octobre. Trois jours avant le scrutin proprement dit, le directeur de campagne du candidat Kamto, Paul Eric Kingué appelle déjà le peuple à descendre dans la rue pour, dit-il, défendre la victoire que le leader du Mrc aurait remportée. Pour mettre leur menace en exécution, ils entreprennent de constituer une milice avec le partenariat d’un artiste musicien à la réputation sulfureuse.
Gaston Abe, pour ne pas le nommer. L’attitude belligérante du candidat du Mrc fait d’ailleurs des émules, puisqu’un autre « éclairé », en la personne de Cabral Libii, se déclare également vainqueur de la même élection. Ceux-ci sont heureusement mis en déroute par les nombreux contre-appels qui fusent depuis, en provenance des chefs traditionnels, des organisations de la société civile, des Ong et des leaders de plusieurs organisations socioprofessionnelles. Mais, le « lâchage » se manifeste surtout, par la « zen attitude » affichée par les jeunes, qui ignorent les appels à la haine lancés en leur direction. Cette fois, mal leur en prend. Seize(16) années ont passé depuis la tentative de 1992.
 
Le peuple camerounais a muri ; il n’est point question pour qui que ce soit de descendre dans la rue. Du moins pas avant que ceux qui appellent au soulèvement n’alignent leurs femmes et enfants au premier rang des marches de contestation, comme l’ont ironiquement exigé quelques leaders jeunes.Avec la tenue le 16 octobre dernier de l’audience relative au contentieux et les rejets successifs des 18 requêtes introduites par les uns et les autres auprès du Conseil constitutionnel, les candidats va-t-en guerre voient leur espoir d’accéder au Palais d’Etoudi par des moyens louches s’effriter progressivement comme peau de chagrin. Sonnant ainsi le crépuscule de certaines idées saugrenues et crapuleuses.  
 
 
SWF
 

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