La décision préfectorale de fermeture de ce marché a fait couler beaucoup d’encre et de salive et pourtant tout le monde sait qu’il s’agit d’une mesure salutaire.
Après une fermeture d’une semaine, le marché Mokolo sera de nouveau ouvert au public demain, 28 juin 2012. Et selon Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, rien ne sera plus comme avant dans ce marché devenu une zone de non droit. Au fil des années en effet, le marché Mokolo a charrié une population cosmopolite composée de vrais commerçants, de vendeurs à la sauvette et d’une frange dont les activités n’étaient pas toujours licites. Au point où tout le monde savait qu’il était périlleux de s’hasarder dans certains secteurs même dans la journée où des individus sans foi ni loi, consommaient du chanvre indien à ciel ouvert avant d’aller entre autre, arracher de l’argent et des biens aux paisibles citoyens qui venaient y faire des courses. A cette insécurité, s’est ajouté un incivisme caractérisé où aucune règle n’était plus respectée par une nuée de commerçants résolue à défier l’autorité de l’Etat. Malgré les tentatives de conciliation avec les associations de commerçants et les mesures prises par le délégué du gouvernement d’y ramener un peu d’ordre, rien n’y a fait. Au contraire, les forces de sécurité chargées du maintien de l’ordre, étaient continuellement harcelées par des individus difficilement identifiables ayant décidé de faire du marché Mokolo, un « no man’s land ». Une zone de non droit. Une jungle. Un coupe-gorge. Les parkings, les couloirs, les escaliers, les toilettes, rien n’a échappé à la furie de ces commerçants décidés à s’implanter par tous les moyens ; au mépris de tout bon sens.Tandis qu’on se serait attendu à ce que tout le monde applaudisse des deux mains cette décision préfectorale visant l’assainissement pour une pratique saine du commerce en toute sécurité, des prétextes fallacieux ont été avancés par certains pour discréditer l’opération. Ces tentatives maladroites de récupération venant de citoyens et d’hommes politiques en quête de notoriété, ont ému beaucoup d’observateurs et les vrais commerçants de ce marché qui savent que cette situation ne pouvait perdurer. A dire vrai, quelle famille de la capitale peut affirmer qu’aucun de ses membres n’a été agressé, violenté ou spolié de ses biens au marché Mokolo sans que personne ne puisse lever le petit doigt de peur de subir la foudre de ces « pick pockets » et ces bandits.Sur un autre plan, chaque fois qu’un drame est arrivé sur un lieu public, les mêmes compatriotes passés champions de la critique pour la critique, ont toujours accusé les pouvoirs publics d’avoir démissionné de ses responsabilités en laissant le désordre s’installer. A vouloir toujours «tirer » sur toutes les initiatives des pouvoirs publics, certains citoyens finissent par devenir ridicules aux yeux de l’opinion publique qui finit par ne plus les suivre. Car comment comprendre que l’on appelle à la modernisation de nos villes alors que l’on est réfractaire à toute initiative visant l’assainissement ? Dans quel pays a-t-on vu l’administration laisser des gens s’installer n’importe où et n’importe comment ; transformant tout espace libre en lieu de vente et de façon anarchique sous le prétexte de la débrouillardise ? En évoquant de pseudo manques à gagner pour fustiger l’action des pouvoirs publics, ces compatriotes ont encore manqué une occasion de se taire.Quoiqu’il en soit, la grande majorité de l’opinion et les vrais commerçants de Mokolo et d’ailleurs savent que l’opération d’assainissement en cours est salutaire à plus d’un titre. Tout simplement parce que ce n’est que dans l’ordre et la propreté que les vendeurs pourront mieux vendre leurs produits à une clientèle rassurée sur l’environnement et la sécurité du marché. Vivement que cette opération s’étende à d’autres marchés. C’est une opération de salubrité publique.
Claude Mpogué