Le chef de l’Etat a annoncé la tenue en cette année 2013, d’élections sénatoriales.
C’est, sans aucun doute sur le plan politique, la plus grande annonce du message de fin d’année du président Paul Biya à la nation. Non seulement elle lève un pan de voile sur le calendrier politique de Cameroun en 2013, mais également, donne une indication claire dans le processus de mise en place des institutions prévues par la constitution de 1996. Petit à petit, le Cameroun avance vers la modernité démocratique, d’autant que l’organisation d’élections sénatoriales annonce la mise en place du sénat. Une concrétisation de la promesse de campagne électorale du président Paul Biya pour le septennat en cours. Outre les promesses électorales du président de la République, il y a tout l’arsenal juridique nécessaire à l’organisation de cette élection qui est quasiment mis en place : un code électoral unique a été adopté par les députés à l’Assemblée nationale et promulgué le 19 avril 2012 par le chef de l’Etat. Il apporte des changements révolutionnaires dans le processus électoral au Cameroun et devrait faire ses premières preuves avec la tenue des élections sénatoriales. Bien avant l’adoption d’un Code électoral unique, il y a eu la loi n° 2006/005 du 14 juillet 2006 fixant les conditions d’élection des sénateurs. Ce qui signifie que pour cette élection, le mode de scrutin est connu ; un scrutin de liste, chaque région constituant une circonscription électorale. Le collège électoral est lui aussi connu. D’abord constitué de conseillers régionaux et municipaux à la faveur de la loi du 14 juillet 2006, il est aujourd’hui, en raison des modifications intervenues dans la loi, constitué des seuls conseillers municipaux dont ELECAM, l’organe indépendant chargé de l’organisation des élections au Cameroun, ne devrait pas avoir de grandes difficultés à en dresser la liste par région.Et, parlant d’ELECAM, le président Paul Biya a souligné l’importance de la refonte biométrique des listes électorales en cours. Elle s’inscrit, a dit le chef de l’Etat, « Dans notre souci permanent de moderniser notre processus démocratique et de renforcer la transparence et la crédibilité de nos élections ». Et c’est sans aucun doute en rapport avec l’agenda électoral que le président de la République a affirmé qu’ « Il est impératif que cette opération (de refonte biométrique des listes électorales (Ndlr) soit menée à bien dans les délais prévus ».Après les sénatoriales, le chef de l’Etat a également indiqué que le Conseil constitutionnel serait mis en place. L’on se souvient qu’au cours de la session ordinaire de l’Assemblée nationale tenue au mois de novembre 2012, le gouvernement avait déposé sur la table des députés deux textes relatifs à cette institution. Le premier modifiait et complétait certaines dispositions de la loi n° 2004/004 du 21 avril 2004 portant organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel. Quant au second, il modifiait et complétait certaines dispositions de la loi n° 2004/005 du 21 avril 2004 fixant le statut des membres du Conseil constitutionnel. Ces deux textes adoptés par l’Assemblée nationale ont été promulgués le 21 décembre 2012 par le chef der l’Etat et ont désormais valeur de loi. Leur modification, ainsi que l’ont relevé les experts, participait de la mise en cohérence de ces textes avec les dispositions constitutionnelles.Un pied-de-nez aussi à tous ceux qui, dès lors qu’il s’agit du Cameroun, sont subitement frappés d’amnésie et de « myopie politique ». Pour ces contempteurs du Renouveau, en dépit des efforts déployés dans tous les domaines et des espoirs qu’ils suscitent, rien n’y fait, le Cameroun pour eux, est plongé dans l’ « immobilisme ». Pourtant, à travers des faits et des actions indiscutables, le président Paul Biya leur a administré un vrai rappel mémoire à la hauteur de leurs préjugés et de leur mauvaise foi sur la marche du Cameroun. Un pays qui a traversé tant d’épreuves et qui envisage son avenir avec confiance.
Simon Meyanga