Rituel républicain, tradition bien établie, le message de fin d’année du chef de l’Etat à la Nation reste un grand moment de l’actualité et de l’activité nationale. Se livrant à cet exercice pour la trentième année consécutive depuis 1982,
Paul Biya était attendu au tournant le 31 décembre dernier. Et pour cause ce 30e discours à la nation intervenait à la fin de la première année « des Grandes Réalisations » désignée par lui-même comme celle du lancement des chantiers y relatifs. Après avoir écouté ce discours, force est de reconnaitre que Paul Biya n’a pas failli ; il n’a pas déçu son auditoire. Les Camerounais ont écouté et vu en action un homme d’expérience qui tient un discours d’espérance. Expérimenté, Paul Biya l’est. On le serait à moins après tant d’années à la tête de l’Etat. Son expérience rime avec réalisme, pragmatisme. Il tient par conséquent un discours qui n’est pas du vent ou du verbiage. Avec lui, pas d’envolée épistolaire inutile, pas d’effets de manche à la manière de certains prestidigitateurs de la politique qui jettent de la poudre aux yeux de leurs concitoyens. Le discours de Paul Biya est simple, clair, concis, précis et facile à déchiffrer. Plus que le style et la forme de ses discours que ses compatriotes ont appris à connaitre et à apprendre depuis tant d’années, Paul Biya a une fois de plus marqué les esprits le 31 décembre 2012 par le contenu et la portée de son message. L’espoir et l’espérance en sont les fils conducteurs. Ils reposent sur un socle solide lié au potentiel économique du Cameroun, à ses richesses et à ses ressources, à la confiance des investisseurs et à une « certaine idée » liée à la grandeur que les Camerounais ont de leur pays. Le tout est porté par la « nouvelle dynamique » qui doit faire des Grandes Réalisations de grandes réussites.Plus concrètement, l’année 2013 s’annonce comme un grand tournant sur les plans économique et politique. Sur le plan économique, il faut suivre et poursuivre les chantiers des Grandes Réalisations. Ils sont nombreux et variés ; des infrastructures routières et portuaires à l’exploitation des minerais en passant par les barrages hydroélectriques. Objectif affiché : améliorer la croissance, réduire le chômage et transformer les conditions de vie des populations. En d’autres termes, il s’agit à travers tous ces projets d’apporter aux Camerounais cette prospérité après laquelle ils courent depuis tant d’années comme une Terre promise. Paul Biya espère bien être le « Moïse » qui conduira son peuple vers ces nouveaux rivages.Sur le plan politique, la tenue, dans un ordre quelconque, des élections sénatoriales, des législatives et des municipales ainsi que la mise en place du Conseil Constitutionnel vont modifier et améliorer le passage institutionnel. Un nouveau pas, déterminant et décisif, sera ainsi franchi vers la modernisation démocratique du Cameroun. Ces changements sont là, à portée de mains, peut-être trop lents au goût de certains, mais ils sont réels. Seuls les myopes, qui ont besoin de grosses loupes, refusent de les voir. D’ailleurs, même avec ces loupes, s’ils s’obstinent à ne rien voir, ils ne verront rien ! Et pourtant le Cameroun lui, il avance, il bouge, il est en mouvement, porté par une dynamique nouvelle et un souffle propulsé par des vents favorables.Seules ombres au tableau : l’inertie, l’incompétence, la malveillance et la corruption de certains, dénoncés par le chef de l’Etat.Ainsi se présente le Cameroun à l’aube de l’année 2013. La parole présidentielle ne produira pas des actes par miracles si tous les Camerounais ne s’impliquent pas et ne participent pas à l’œuvre de construction nationale.
CMZ
Christophe MIEN ZOK