Monsieur le Président, est-ce qu’on peut avoir une première appréciation de ces élections législatives et municipales que vous avez reportées plusieurs fois pour permettre l’introduction de la biométrie ?
Paul Biya : Il est un peu prématuré pour exprimer mes impressions. Ce que vous savez, c’est que les élections sont un temps fort dans le processus démocratique, puis que c’est à cette occasion que le peuple souverain choisit les personnes qui vont agir en son nom à l’Assemblée Nationale et dans les conseils municipaux. Rendu à ce jour, mon impression est assez bonne. La campagne électorale s’est déroulée dans des conditions de sérénité et d’engagement que je salue. Je souhaite simplement que cet état d’esprit continue tout au long de ces élections ; je souhaite que le maximum de Camerounais se rende aux urnes ; je souhaite enfin que quand les résultats seront connus, tout le monde accepte le verdict des urnes. Ainsi, après les sénatoriales, les législatives et les municipales constitueront un pas important dans le processus démocratique.
Monsieur le Président, il y a eu effectivement l’introduction de la biométrie, puis le Sénat ; on le voit, ELECAM fait bien son travail, les organes de régulation font également bien le leur. Est-ce que vous y voyez autant de séquences qui montrent la démocratie camerounaise gagne en maturité ?
Bien sûr, notre démocratie gagne en maturité. Les dernières élections sénatoriales se sont passées d’une manière impeccable. Je regrette que les médias n’en aient pas assez parlé. Nous sommes en train de faire des progrès gigantesque et après les législatives et les municipales, nous mettrons en place le Conseil Constitutionnel ; l’édifice démocratique du Cameroun sera ainsi achevé. J’invite tous les Camerounais à y participer.
Pendant que vous tournez la page de ces élections, vous pouvez déjà envisager l’autre échéance que vous avez annoncée vous-même, à savoir la célébration du cinquantenaire de la Réunification ?
Ah oui, j’attends avec impatience cette festivité. Ce sont les retards dans les aménagements techniques qui nous font attendre, mais je crois qu’avant la fin de l’année, nous serons là pour célébrer le cinquantenaire de notre Réunification.
Monsieur le Président, un dernier mot sur un pays frère, la RCA qui est en train de sombrer dans le chaos. On a entendu votre ministre des Relations Extérieures aux Nations Unies exprimer la position du Cameroun. Que pouvez-vous encore dire qui puisse sauver la RCA ?
Ce que je peux dire, c’est que le Cameroun pour sa part a apporté sa contribution au redressement de la RCA dans le cadre de la CEMAC. Sur le plan militaire, nous avons nos soldats qui sont à pied d’œuvre dans ce pays. Mais nous avons aussi contacté la CEEAC et l’ONU. Nous pensons que la CEEAC, l’ONU et les pays amis comme la France pourront nous aider à rétablir la situation.*Interview accordée à la presse lundi 30 septembre au sortir du bureau de vote.