Si le rire est le propre de l’homme, alors mieux vaut rire du spectacle que nous offrent depuis quelques jours nos députés à l’assemblée nationale.
Et gardons nos larmes pour les vraies tragédies. La session qui s’achève aujourd’hui aura atteint des sommets dont se délecteront longtemps les amateurs d’humour désopilant et non moins ridicule. Les âmes sensibles et les bien-pensants, eux, feront la grimace ou la fine bouche. Des images pas très honorables de nos députés circulent en effet sur les réseaux sociaux et les chaînes de télévision. Le temps d’une session, le PALAIS DE VERRE – que certains journalistes écrivent et prononcent très sérieusement, mais à tort, PALAIS DES VERRES – est devenu le théâtre de scènes de plus en plus comiques, grotesques et surréalistes. On y voit des élus chanter et danser, souffler dans les vuvuzelas mieux que Manu Dibango dans son saxophone et jouer au lancer d’objets improbables. Bilan: un député blessé et le visage dégoulinant de sang en plein hémicycle transformé en champ de bataille.
Si les honorables se sont ainsi déshonorés en mondovision, ils ne sont pas les seuls à blâmer. Les journalistes-eh oui- ont aussi leur part de responsabilité. Qu’ont-ils -les journalistes, pas les députés- à parler sans cesse du « palais des verres » au pluriel là où un seul verre au singulier suffit? Les députés ont donc dû prendre un verre de trop et voilà le résultat! Certain(e)s ont vu double et transformé leur chevalet en projectile ou en munitions dignes d’une cour de récréation. Surpris, étonnés, estomaqués par ce spectacle inédit en plein hémicycle, les journalistes se sont une fois de plus trompés en confondant chevalet et …chevalier. Hic! Beaucoup parmi eux nous ont dit, avec beaucoup de certitudes, que les chevaliers volaient dans les travées de l’assemblée. Sans blague! Et pourquoi pas des chevalières (bagues) tant que nous y sommes? Non, chers confrères, vous n’allez pas d’un coup de baguette magique transformer les chevalets, à savoir les supports sur lesquels sont écrits les noms des députés en …chevaliers. Attention aux faux amis! D’accord nos élu(e)s n’ont plus de chevaliers que le nom puisque sur ce coup, ils y ont perdu un peu de leur honneur et de leur honorabilité. Certains journalistes, chevaliers autoproclamés de la plume et du micro, aussi, qui en ont perdu leur vocabulaire. Face à une double calamité de cette ampleur, il vaut mieux ne pas se mêler les pinceaux et garder son…calme.
CMZ