Nonobstant la disparition le 7 mars 2021 d’Adoum Gargoum, membre titulaire du Comité central et chef de la délégation permanente départementale du Comité central du Rdpc pour le Logone et Chari, la fille aînée du Renouveau se porte bien. L’exécutif régional de l’Extrême- nord, qui est sous le contrôle du Rdpc est la preuve palpable que les conseillers municipaux ayant élu les régionaux, et qui à leur tour avaient été élus directement par les populations sont de tout cœur avec le Parti du Président Paul Biya. De même, la mairie de la ville de Maroua est également entre les mains du parti au pouvoir, le Rdpc. Mais malgré cette vérité incontestable, une certaine opinion tente de démontrer le contraire de cet état de chose, non seulement du fait de l’agitation de certains activistes politiques de ces régions, mais aussi parce que la pandémie du Covid-19 n’a pas permis au Rdpc de se déployer comme d’habitude, le 24 mars dernier et le 6 novembre 2020, qui sont des dates hautement significatives pour le Parti.
La situation dans le Nord, est quasiment similaire à celle de sa région sœur de l’Extrême-nord. Le Parti est bien enraciné, malgré le décès de quelques poids lourds tels que Alim Boukar, président du conseil régional le 29 mars dernier, et sa majesté Alim Garga Hayatou, lamido de Garoua et secrétaire d’Etat au ministère de la Santé publique, chargé des épidémies et des pandémies, le 5 avril 2021. Dans cette région, le Rdpc tient aussi l’exécutif régional et la mairie de la ville de Garoua, signe d’une « santé de fer », malgré la présence des autres partis politiques de l’opposition.
Dans l’Adamaoua, c’est un curieux paradoxe. Le Rdpc a le contrôle de 12 communes sur 21, mais l’exécutif régional et la mairie de la ville de Ngaoundére, le chef-lieu de la région, sont entre les mains de l’Undp qui ne compte que 9 communes et par conséquent 273 conseillers municipaux sur les 594 répertoriés dans 21 communes. C’est donc dire que le Rdpc est également bien implanté dans cette région avec 321 conseillers municipaux. Mais des mésententes sur fond de règlements de compte entre militants, ont fait tomber le Parti, notamment dans le département du Mayo-Banyo, en référence à l’actualité de la dernière élection régionale du 6 décembre 2020. Le Rdpc est donc présent, mais un travail fondamental accompagné des sanctions des cas d’indiscipline doit être fait, pour que le parti du Président Biya retrouve ses lettres de noblesse. En attendant, ce qu’il y a lieu de retenir, est qu’au propre comme au figuré, le Rdpc n’a pas perdu le nord, et les militants dans l’Adamaoua, ont les regards fixés sur la hiérarchie du Parti.
En dépit du décès de quelques personnalités influentes du Rdpc dans le Nord et l’Extrême-nord, et de sa perte de vitesse dans l’Adamaoua, le Parti reste solidement implanté dans cette partie du pays.
Philippe GANFEH