La localité de Meyomessala, dans la région du Sud, a abrité les manifestations marquant les 50 ans de la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel et présidées par le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt.
Ils étaient particulièrement enthousiastes la trentaine de jeunes professionnels du patrimoine des pays africains membres de la Convention réunis au sein de leur Forum. Particulièrement engagés à débattre pendant les cinq jours de leur séjour au Cameroun, du thème : « La jeunesse africaine dans les 50 prochaines années, le patrimoine que nous voulons ». La 6ème édition de ce Forum constitue la première articulation des manifestations prévues au Cameroun pour le compte de l’Afrique centrale, du 10 au 19 octobre 2022. Le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt, a saisi cette occasion pour appeler la communauté africaine et mondiale à la protection et à la préservation des biens culturels africains, pourtant d’une valeur universelle exceptionnelle, mais exposés à diverses menaces contemporaines. Le directeur du Centre du patrimoine mondial, le Camerounais Lazare Eloundou Assomo quant à lui estime que : « La convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, est devenu le traité international de protection du patrimoine le plus ratifié au monde et constitue un mécanisme de coopération internationale unique, permettant de réunir des personnes et des ressources pour sauvegarder le patrimoine ».
Le Forum des jeunes du patrimoine mondial africain s’adresse aux jeunes Africains motivés, actifs et autonomes, désireux de s’engager dans un réseau du patrimoine mondial et de mettre en œuvre les résultats du Forum des jeunes dans leur pays d’origine. Il faut dire pour le souligner que l’année 2022 est dédiée à la célébration du 50ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial sous le thème « Les 50 prochaines années: le patrimoine mondial comme source de résilience, d’humanité et d’innovation ».
A cet effet, en plus du Forum des jeunes, une série d’événements sont organisés sur le continent africain. Ils s’agit d’un atelier des jeunes leaders africains sous le thème : « Du passé à l’avenir, renforcer la résilience du patrimoine mondial africain grâce au leadership et à l’innovation des jeunes », qui s’est tenu à Cape Town, en Afrique du Sud, du 21 au 25 mai 2022; une réunion d’experts africains sur le thème : « Le patrimoine mondial en Afrique: rétrospective aller de l’avant », toujours tenue à Cape Town, en Afrique du Sud, du 25 au 28 mai 2022; une conférence sous régionale sur le thème « Actions et innovations pour un patrimoine mondial durable au service des communautés d’Afrique centrale », qui se tiendra à Yaoundé au Cameroun, du 17 au 19 octobre 2022; un concert anniversaire prévu au sanctuaire d’Isis à Philae, Assouan, en Egypte, courant octobre 2022 ; une réunion technique sous le thème « Représentation équilibrée des sites inscrits et Changement climatique » qui se tiendra à Johannesburg, en Afrique du Sud, les 1er et 2 décembre 2022.
Le Forum des jeunes est organisé en partenariat avec le Fonds africain du patrimoine mondial, le Centre des études et de restauration des biens culturels, Iccrom et le bureau régional de l’Afrique centrale, Roca.
Bidoung Mkpatt, ministre camerounais des Arts et de la Culture
« Le patrimoine africain est suffisamment précieux »
Alors que l’Afrique est sous-représentée sur la liste du patrimoine mondial, les biens africains représentent environ 12% de tous les sites inscrits dans le monde, un pourcentage disproportionné de ces biens figure sur la liste du patrimoine mondial en péril. Confrontées à diverses menaces contemporaines, telles que le changement climatique, le développement incontrôlé, le braconnage, les troubles civils et l’instabilité, de nombreuses merveilles de l’Afrique risquent de perdre leur valeur universelle exceptionnelle. Il est donc plus urgent que jamais que ce patrimoine irremplaçable soit protégé et préservé pour le bonheur des générations futures. L’Afrique centrale est déterminée à mener les efforts sur le plan international afin de tirer parti du vaste potentiel du patrimoine culturel et naturel en tant que force pour la réduction de la pauvreté et la cohésion sociale, et moteur du développement durable et de l’innovation. A travers cette célébration, il ‘agira d’accroître la sensibilisation mondiale au patrimoine africain, en mettant l’accent sur les jeunes, et à mobiliser une coopération renforcée pour sa sauvegarde aux niveaux local, régional et mondial.
William MONAYONG