Bien malin qui peut prédire comment s’achèvera l’année 2024 sur le plan économique après des débuts ô combien difficultueux. Il y’a eu la hausse des prix du carburant et toutes les mesures d’accompagnement prises par le gouvernement pour tenter d’amortir le choc: revalorisation de 5% de la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires, augmentation des allocations familiales, etc. Il est évident qu’en raison du contexte international et des tares congénitales de l’économie camerounaise, la conjoncture s’annonce quelque peu difficile. Inutile de se cacher derrière son petit doigt. Les slogans et autres périphrases ne suffiront plus. Les pansements ou les cautères sur une jambe en bois ont montré leurs limites.
Certes l’économie camerounaise a su montrer sa résilience face aux chocs endogènes et exogènes. Certes les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort pour stabiliser la situation à défaut de l’améliorer: lutte contre l’inflation, mesures incitatives et fiscales en faveur des entreprises… La politique de l’import substitution participe de cette volonté. Plus que jamais les Camerounais doivent apprendre à produire ce qu’ils consomment et à consommer ce qu’ils produisent. Mais il y a loin de la coupe aux…lèvres.
Une étude récente du Fonds Monétaire International sur la transformation structurelle de l’économie et la diversification des exportations recommande au gouvernement camerounais l’amélioration de la gouvernance, la réduction du train de vie de l’Etat, etc. En début d’année, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République réitérait encore aux Services du Premier Ministre quelques directives prescrites par le Chef de l’Etat: réduction des missions à l’extérieur, limitation des comités au sein des administrations publiques…
Voici plusieurs années que le Président Paul Biya ordonne sur tous les tons au gouvernement la réduction du train de vie de l’Etat. Les résultats sont difficilement quantifiables et mesurables. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la structure du budget de l’Etat et des entités publiques d’une année à l’autre. La part du fonctionnement est toujours supérieure à celle consacrée à l’investissement. L’administration doit également montrer l’exemple et accepter d’endurer les mêmes sacrifices que les populations. Il est temps de mettre un terme à ces atermoiements et de prendre le taureau par les cornes.
L’urgence est d’autant plus signalée que 2024 est une année préélectorale. 2025 se prépare et se gagne dès aujourd’hui. Si le rabot n’a pas été efficace jusqu’à présent pour réduire le train de vie de l’Etat, peut-être faut-il maintenant se servir de la…tronçonneuse. Si c’est le seul moyen pour que se réalise la promesse du Président Paul BIYA aux Camerounais relative à l’atteinte de la prospérité, il ne faut plus hésiter. Aux grands mots, les grands remèdes…