REPARTIR DU BON PIED. Suivant le cycle de la vie et ses dytiques, le bien et le mal, les joies et les peines de jour et la nuit, se suivent dans une immuable cadence et participent, selon les plus optimistes, de l’harmonie même de notre existence.
D’autres diront que c’est ce qui sucre la vie et la rend moins monotone. Le Cameroun tout comme ses habitants le vivent ainsi, avec un stoïcisme jamais démenti : Le lancement en grande vitesse des projets du nouveau septennat, l’adoption d’un budget aux grandes ambitions, les financements des partenaires internationaux au développement, la qualification à la coupe du monde féminine des lionnes indomptables sont, hélas !, suivis aussi par le refus de la caf d’organiser pour 2019 la Can au Cameroun. Tout ou presque avait pourtant mis en place pour que la fête soit belle : l’infrastructure sportive, sanitaire et hôtelière à la pointe de la modernité, la volonté politique de Paul Biya chaque jour affirmée, des moyens financiers et techniques disponibles. Et patatras ! Une décision lâche, cynique et cruelle vient tout remettre en cause. Peut-être y a-t-il eu des lacunes, quelques manquements et des insuffisances. Mais au regard de ce qui est fait et que tout le monde peut constater, il n’y a pas lieu de remettre en doute la capacité de tout un pays à venir à bout et à temps, des quelques écueils qui seront d’ailleurs très vite comblés.
Mais le plus important ici n’est-il pas de faire un diagnostic sans complaisance des causes profondes de ces retards et manquements dans la gestion, l’organisation et la conduite de tous ces chantiers ? Le proverbe est formel : lorsque l’on tombe, le lieu de la chute est moins important que la buche qui vous a fait trébucher. Il est utile de repartir du bon pied pour mieux rebondir. 2021, comme on nous le promet, c’est déjà demain. Tirons toutes les conséquences de cette décision.
COUPABLE OBSTINATION. Il y a quelque chose d’absurde et d’indigestion dans les comportements de M. Kamto. On y aperçoit une espèce d’envoutement que seuls les psychiatres pourront apprécier la nature et la profondeur. Le mal, parait-il vire à la paralysie mentale et finalement, à la folie. Ce fait aurait pu s’apprécier autrement si ce n’est pas de la contestation d’une élection largement perdue par ailleurs qu’il s’agissait. Et ici, l’absurde devient obséquieux avec, in fine, l’apologie du desordre et l’appel à la sédition, à l’anarchie et au crime.
L’attitude de ce mauvais perdant, dont on se demandera toujours s’il est à la recherche d’une certaine justification face à ses financiers et ses soutiens occultes, devrait au moins interpeller toute personne dotée de bon sens. La radicalisation de ses positions, son refus obtu d’accepter la réalité, le délire infantile dans lequel il s’enfonce tous les jours, la prose haineuse et tribale dont il inonde les médias et les réseaux sociaux, n’ont pas seulement pour finalité la revendication d’une certaine ″victoire volée″ revue à la sauce démagogique, mais la mise en œuvre d’une stratégie fondée sur le désordre, le brigandage et le vandalisme.
Sauf à être autiste, sourd ou myope, tout le monde entier, et les Camerounais en premier lieu, savent que les élections sont terminées. Les contestations aussi. Le nouveau septennat a débuté sur les chapeaux de roue, les projets sont lancés, le Parlement a fait son travail, le premier budget des grandes opportunités a été voté, les financements sont disponibles ou en cours de l’être. Les Camerounais, toutes tendances et chapelles confondues, attendent maintenant que le Président élu, apporte des solutions à leurs préoccupations. Ils souhaitent que le Président Paul Biya améliore leurs conditions de vie et apporte la paix là où elle est troublée, ainsi qu’il s’y est engagé, et que les réformes économiques et les grands projets structurants procurent le plein emploi.Or ce que cette petite troupe d’obstinés oublie, c’est que leurs déclarations et les actes délictueux qu’ils projettent d’exécuter sont autant d’atteintes à la sûreté de l’Etat qu’ils les exposent eux-mêmes aux rigueurs de la loi. En voulant se donner le statut de faux martyrs, ils pensent ameuter la communauté internationale sur une soi-disant violation des droits de l’homme au Cameroun. Cette stratégie victimaire, associée au discours démagogique a pour objectifs d’attirer la compassion des couches vulnérables tout en se présentant comme ceux qui peuvent apporter des solutions aux maux qui les minent.
Or c’est tout le contraire !. En s’adressant à la classe moyenne de la société, en concentrant sa communication vers les couches les plus pauvres de notre pays, M. Kamto et son groupe croient attirer dans la rue un monde qu’ils ont longtemps méprisé.
Cette stratégie du chaos est connue. Les méthodes aussi. Reste à mesurer les conséquences sociales qu’ils seront incapables d’assurer demain. Vouloir une chose et son contraire. Prôner la paix et faire l’apologie de la violence, célébrer l’unité nationale tout en semant les germes de sa division, encourager et susciter le tribalisme tout en célébrant le vivre-ensemble ! Voilà, sans gêne aucune, les ambiguïtés de Maurice Kamto : la manipulation, l’escroquerie intellectuelle, l’esbroufe et la mauvaise foi.
Lorsqu’en politique l’obstination se confond à l’aveuglement, il s’en suit forcément une impasse. Celle dans laquelle veulent nous conduire les nouveaux aventuriers. Au regard des défis et des enjeux de l’heure, notre pays a besoin d’hommes et de femmes au patriotisme agissant pour consolider les précieux acquis et envisager l’avenir avec sérénité : la paix, la sécurité, l’unité nationale et le progrès de la nation sont des exigences et constructions permanentes que nul, quel qu’il soit, ne saurait compromettre leur réalisation, au risque de s’exclure lui-même et de se mettre en marge de la société et des lois qui la régissent.
Benjamin LIPAWING