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L'Editorial

Terroristes ! :

Les terroristes ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Depuis plusieurs jours, le débat politique au Cameroun est dominé par le projet de loi portant répression des actes terroristes.

En lieu et place du consensus et du soutien auquel il se serait attendu en ces temps tourmentés caractérisés par l’insécurité, le Gouvernement fait face à un tollé général et à un procès d’intention inqualifiable. Ce ramdam est l’œuvre de quelques flibustiers de la politique et des médias, adeptes de l’embuscade et du guet-apens, qui tel Robin des Bois, sont sortis de leurs fourrés au moment où le projet de loi était examiné par l’Assemblée, puis par le Sénat. Le bruit émis par ces haut-parleurs et leurs complices a failli polluer l’atmosphère et provoquer la désinformation. A coup d’arguties et de ficelles éculées de la manipulation, ils ont embouché les trompettes de la violation des droits de l’homme.En un tour de main, la phraséologie et la rhétorique d’une certaine époque sont ressortis de la naphtaline où elles dormaient d’un sommeil que l’on croyait éternel. Lois liberticides, retour de la répression scandent-ils ici et là ; recul et négation de la démocratie ; clament-ils en chœur ; atteinte aux droits de l’homme ; martèlent-ils enfin, drapés dans leurs nouveaux habits de hérauts de la dignité humaine. L’indignation atteint son paroxysme alors que les terroristes fourbissent leurs armes à nos portes avec, sans nul doute, des complicités à l’intérieur.Comment comprendre cette tartufferie et ces records de mauvaise foi ? La ficelle est trop grosse, le boniment assez léger pour que les Camerounais tombent aussi facilement dans un tel piège. Pour ces bonimenteurs, le Gouvernement devrait donc croiser les bras et attendre que le Cameroun soit la cible et le théâtre d’attentats terroristes avant d’envisager une quelconque riposte ? Prévenir vaut mieux que guérir, Messieurs les donneurs de leçons et gardiens autoproclamés de la morale humaniste ! Chaque Etat met en place sa stratégie pour lutter contre ce fléau. Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur de la France parlait il y a quelques années de « terroriser les terroristes ». Vladimir Poutine, le Président de la Russie, y allait avec des accents virils et un langage peu châtié pour clamer que son pays était prêt à « buter les terroristes jusque dans les chiottes ». La riposte, face à une situation, doit être proportionnelle à la menace. Pour revenir au projet de loi que certains veulent entraîner dans la controverse et la polémique, on voit mal pourquoi et de quoi aurait peur un Camerounais qui n’aurait aucune mauvaise intention. Les citoyens honnêtes n’ont donc pas à s’inquiéter : ce projet de loi ne les vise nullement. Il vise certainement tous ceux qui seraient tentés de mener des actes terroristes. Faut-il le rappeler : le terrorisme est aveugle ; il frappe n’importe qui, n’importe où, n’importe quand et n’importe comment. La mission régalienne de l’Etat est de prévenir une telle menace. Ceux qui ont choisi de faire un procès d’intention au Gouvernement à ce sujet ont probablement des… intentions cachées.Ceux-là ne continuent-ils pas de rêver, comme au début des années 90, d’un « Grand soir » où le pouvoir tombera, tel un fruit mûr, entre leurs mains ? La « révolution burkinabé » a ravivé cette nostalgie. Le soutien de quelque « parrain occidental » appelant à l’insurrection populaire l’a renforcée. Il suffit d’attiser les braises pour que l’étincelle jaillisse et enflamme la tranquille et paisible prairie camerounaise. Les terroristes ne sont pas toujours ceux que l’on croit. La manœuvre et la manipulation n’ont pas prospéré. Le Gouvernement et le Parlement ont eu raison de ne pas céder aux cris d’orfraie émis ici et là pour dénigrer ce projet de loi.Pendant ce temps, parce que le Cameroun est un pays stable et en paix, le Salon Promote draine au Palais des Congrès des milliers d’opérateurs économiques et de visiteurs. Une activité qui n’aurait pas lieu dans un environnement dominé par la menace terroriste. Des événements de cette envergure sont susceptibles de booster la croissance dont le Cameroun a besoin pour soutenir son développement. Le plan d’urgence adopté hier au Palais de l’unité  au cours du conseil ministériel présidé par le chef de l’Etat constitue une arme supplémentaire dans ce combat de longue haleine.

CMZ

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