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Sur le Terrain

Fifa-Fecafoot : La diplomatie payante de Paul Biya

Le chef de l’Etat camerounais s’est impliqué personnellement pour un heureux aboutissement de la crise entre la Fédération camerounaise de football et la Fifa.

C’est un sentiment de soulagement global qui anime les Camerounais depuis avant-hier. Bien plus encore, une satisfaction générale se lit sur tous les visages depuis que l’instance faîtière du football mondial a rendu son ultime verdict, après le coup de massue du 04 juillet 2013, suspendant le Cameroun de « toutes les compétitions et activités » relevant de cette association. Elle avait alors conditionné la levée de cette suspension par le respect d’un certain nombre de préalables, dont « la mise en place et l’entrée en fonction de la Commission de normalisation, chargée de gérer les affaires courantes de la fécafoot, de revoir ses textes et d’organiser les élections au plus tard en mars 2014 ». En effet,   Ce qui s’apparentait à une impasse il y a encore quelques jours concernant l’avenir du football camerounais, ou encore un ciel sombre sur la discipline sportive la mieux partagée par les compatriotes de Samuel Eto’o, vient de trouver un heureux dénouement. Grâce à l’action personnelle du président de la République, Paul Biya. S’étant rendu compte en effet de la gravité de la situation, suite à cette décision ourdie pour écarter définitivement notre pays de la course à la qualification pour la Coupe du Monde de 2014, et devant l’impuissance des multiples médiations au plan local pour ramener les auteurs de la discorde à la raison, le chef de l’Etat a dû prendre les taureaux par les cornes. Après avoir exploré tous les contours de l’affaire, il décide de dépêcher auprès du président de la Fifa, une mission dite spéciale conjointe Minsep/Minatd à l’effet de prendre langue avec l’instance de Zurich pour réhabiliter le Cameroun. Une délégation composée d’un technicien du sport Adoum Garoua, et d’un spécialiste rompu à la chose diplomatique, René Emmanuel Sadi. Démontrant par la même occasion son intérêt pour ce football camerounais auquel tiennent tant ses compatriotes. Bien plus, Paul Biya affiche une fois de plus  sa disponibilité et sa volonté ardente de résoudre tout genre de conflit ou de crise par la voie pacifique en se pliant aux décisions prises par une instance internationale, fussent-elles celles d’une association comme la Fifa. Pour aller plus loin dans sa détermination d’en finir avec cette crise, le président Paul Biya n’a pas attendu plus longtemps pour agir. Deux jours pas plus après le retour de la mission Sadi ont suffi pour consulter toutes les parties y compris la Caf et la Fifa, prendre les avis des uns et des autres, coordonner les propositions et laisser échapper la « fumée blanche ». Tout comme l’urgence prescrit par le chef de l’Etat n’a laissé que 48h à l’équipe de Joseph Owona, le président du Comité de normalisation pour entrer en fonction, conformément aux instructions de l’instance faîtière mondiale du football.Et maintenant ?Délicate. Ainsi peut-on qualifier la période transitoire de huit mois d’un travail qui doit consister à gérer les affaires courantes de la Fécafoot. Un travail qui doit surtout se faire dans un climat de quiétude et d’apaisement de passions, de coopération réciproque et de dévouement aux seuls intérêts du football en général et du football camerounais en particulier. La mission à accomplir réside dans la refondation du football camerounais, victime d’une  mal gouvernance opaque, laquelle a fini par clochardiser  joueurs et encadreurs, à travers une fédération qui a privé les Camerounais et le monde du spectacle réjouissant d’une équipe des Lions indomptables jadis séduisante et qui commençait à prendre place dans le cercle sacré des grandes nations du football.Il sera donc question de réviser les textes de cette fédération pour qu’il n’y ait plus de mauvaise interprétation sur un aspect particulier au bénéfice d’intérêts individuels, comme ce fut le cas avec l’article 4 des anciens textes, et source principale de la crise. La Comité Owona devra également, accorder une place privilégiée à la meilleure représentativité des corps de métiers du football pour qu’il n’existe plus ce déséquilibre dans la composition de l’Assemblée générale avec 90 délégués issus des régions sur les 111. Dans le même registre, on attend une meilleure lisibilité dans les ligues régionales pour qu’émerge à la fin une équipe dirigeante élue par les acteurs du football. Tout comme il faudra mettre en place au terme du mandat le 31 mars 2014, un processus électoral totalement transparent, juste et équitable à l’égard de toutes les parties intéressées par ce sport fait roi par les Camerounais. Il ne faudra pas perdre de vue la normalisation des relations entre la tutelle qu’est le ministère des Sports et de l’Education physique et la fédération. Relations autrefois tumultueuses ayant souvent mis les membres du gouvernement en mauvaise posture.Mais dans l’immédiat, c’est ce dimanche 28 juillet 2013 que la première preuve grandeur nature devra être administrée par Coton sport de Garoua, dans sa confrontation avec le club ivoirien de Sewe sport, dans le cadre de la première journée de la phase finale de la champion’s league africaine. Les Lions A’ eux, doivent attendre encore quelques jours pour affronter leurs homologues gabonais dans une rencontre reprogrammée ultérieurement. Elle compte pour le dernier tour du championnat d’Afrique des nations(Chan). Avec l’équipe mise en place par la Fifa et la Caf avec la bénédiction du président Paul Biya, nul doute que ces objectifs seront atteints pour le plus grand bonheur des Camerounais.

WILLIAM MONAYONG

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