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L'Editorial

La malédiction des élections :

Le Comité d’urgence de la Fifa a décidé de reporter de trois mois les élections au bureau de la Fécafoot, prévues le 29 novembre dernier.

Décision logique au terme d’un processus à la fois chaotique et cahotique, émaillé de violences et de contestations. Rendez-vous vers fin février  pour la reprise ou la suite du match. Si les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Sans entrer dans les causes profondes de cette crise, on peut au moins s’interroger sur cette incapacité quasi- congénitale de la Fécafoot à organiser des élections dignes de ce nom. Malgré la présence dans ses rangs de nombreux hommes de loi (députés) et de droit (avocats, magistrats, juristes), l’instance faitière du football camerounais semble atteinte d’une maladie incurable chaque fois qu’il s’agit d’élections. Tous ces experts nous jurent, presque sous serment que les textes sont bons, voire parfaits. Mais il n’empêche : des voix s’élèvent toujours pour critiquer et contester le processus. Le plus marrant – ou surprenant – est que le collège électoral concerné  pour l’élection du bureau de la Fécafoot n’atteint même pas cent personnes ! L’enjeu financier a  dû finir par   tuer le jeu et l’intérêt du foot. Malheureusement pour ces contestataires, ils n’ont aucun recours  puisque la Fifa, l’arbitre suprême, a tellement bien verrouillé le processus qu’il ressemble à la quadrature du cercle. Résultat : les perdants n’ont que leurs yeux pour pleurer.Parmi les acteurs majeurs de ces élections « footballistiques », figurent pourtant les experts des questions électorales qui ne ratent jamais une occasion, en d’autres circonstances et pour d’autres scrutins, pour donner des leçons sur la transparence et la liberté des élections. La critique est aisée, mais l’art est difficile !A la décharge de la Fécafoot, on notera néanmoins que de nombreuses fédérations sportives  et associations de la société civile ne s’en sortent  guère  mieux  en matière d’élection. Nous ne citons personne pour éviter de nous faire des adversaires,  voire des ennemis inutiles mais ils se reconnaitrontSi la Fécafoot dispose d’un formidable paratonnerre du côté de la Fifa, il n’en est pas de même pour les acteurs politiques du continent africain. Au moindre dérapage ou dysfonctionnement du processus  électoral, ils ont droit à une  volée de bois vert de la part d’une flopée d’organisations internationales, d’Ong ou d’observateurs. Les candidats aux élections à la Fécafoot, du moins ceux qui ont les faveurs  de la Fifa, n’ont rien à craindre d’une telle ingérence extérieure. Face  à la toute puissance de la Fifa, même le tribunal Arbitral du Sport (Tas) se tasse. Circulez, il y’a  rien à voir et à redire. Pauvres hommes politiques  africains qui ne disposent pas de la protection bienveillante d’un puissant « parrain » à l’instar de la Fifa prête à « couvrir » à chaque élection ses membres. Il est vrai que les enjeux ne sont pas les mêmes. Les uns engagent le destin de tout un peuple ou d’une nation alors que les autres ne gèrent qu’une fédération, fût-elle celle du sport roi.  Heureux les footballeurs et les dirigeants du football, ils ne seront jamais admonestés  publiquement et vertement au sujet des textes  et règlements taillés  sur mesure. Ils ne seront jamais réprimandés pour avoir verrouillé le code électoral et embrigadé les électeurs. La Fifa y veille ! Ils n’auront pas droit à un appel aux supporters, aux amateurs et aux amoureux du football à descendre sur la pelouse et à arrêter un match de football avant la fin de la partie ! Alors qu’en politique les insurrections populaires sont encouragées et acclamées ! Les hommes politiques africains savent  désormais ce qu’ils ont à faire : se reconvertir ou commencer une nouvelle carrière dans le football.
CMZ

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