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L'Editorial

Des balles et un ballon :

Les Lions Indomptables du Cameroun ont livré hier soir et obtenu un match nul (1-1) contre le Mali, leur première rencontre comptant pour la 30ème édition de la phase finale de la coupe d’Afrique des Nations de football. 

Absent des deux dernières éditions, le Cameroun retrouve sa place naturelle au sein de l’élite du football continental. Mais ce retour sur la scène ne garantit nullement une quelconque place sur le podium à la fin de la compétition. En effet, bien mali(n) qui peut dire, à ce stade du tournoi, jusqu’où iront les Lions Indomptables. Toutefois, un bon parcours en Guinée contribuerait sans nul doute à regonfler le moral de tout un peuple, de tout un pays, le Cameroun, en guerre ouverte contre la secte Boko Haram.
Certes chaque ballon mis au fond des buts ne pourra faire oublier les balles des kalachnikovs des terroristes de Boko Haram, mais il mettra un peu de baume au cœur de tous les Camerounais. A la guerre comme à la guerre : le football peut être une forme pacifique « d’extension du domaine de la lutte » contre les obscurantistes de Boko Haram. A cet égard, chaque Lion Indomptable doit pouvoir proclamer : « je suis un soldat qui défend la patrie en courant derrière un ballon de football ». Sans soumettre les poulains de Volker Finke à une pression supplémentaire, on leur souhaite le courage, l’abnégation, la bravoure et le « fighting spirit » des éléments de nos forces de défense déployés sur le terrain.
Les nouvelles du front sont d’ailleurs rassurantes. Non seulement l’armée camerounaise ne cède pas un pouce du territoire national, mais elle reçoit depuis quelques jours les renforts en provenance du Tchad. Répondant à l’appel du Président Paul Biya et conscient de la menace que fait peser Boko Haram sur son pays, le Président tchadien Idriss Deby Itno a décidé de dépêcher 2500 hommes lourdement armés en territoire camerounais. Cet acte de fraternité et de solidarité de la part du Tchad vaut plus que tous les discours entendus ça et là sur la nécessité d’un front commun contre les terroristes en général et ceux de Boko Haram en particulier. A la suite du Tchad, dont le soutien est concret et immédiat, de nombreux autres pays ont promis leur aide au Cameroun. Comment ne pas saluer cet élan de mobilisation et de solidarité ! Face à un ennemi qui ne recule devant aucune horreur, et qui semble disposer d’un arsenal impressionnant, il était temps d’organiser une riposte globale ! Voilà, des mois que l’Armée camerounaise tient tête, seule, à Boko Haram. Cette guerre a assez duré ! Comme le Tchad et les autres pays voisins, le Cameroun a une seule priorité : le développement et le progrès dans la paix et la sécurité. Bonne chance aux soldats camerounais et tchadiens. Bonne chance aux Lions Indomptables. La lutte continue ! 

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