A mi-parcours des opérations de renouvellement des organes de base au sein du Rdpc, l’on peut dire que le train a véritablement pris le départ.
Partout ou presque, tout rythme au son du renouvellement. Ici, ce sont les commissions électorales de sections qui sont à pied d’œuvre, là-bas, les commissions départementales et régionales ajustent et affûtent les stratégies. Et, bien entendu, en embuscade et dans toutes les contrées, les différents candidats sont à l’affût, attendant le signal de départ, avec en dessous des conciliabules, des négociations et les inévitables tacles irréguliers. Le pays tout entier est emporté par la fièvre du renouvellement, au point de mettre entre parenthèse une date bien inscrite dans le calendrier annuel des manifestations au Cameroun : la célébration, le 06 novembre, de l’accession à la magistrature suprême du Président Paul Biya.
Comme dans toute compétition de grande envergure, le renouvellement des organes de base au sein du Rdpc, attise convoitises et hantise, suscitant des passions parfois débordantes, malgré les précautions prises par le Président National dans sa circulaire du 27 juillet 2015. Malgré le soin particulier pris par Paul Biya pour préciser et encadrer le bon déroulement des opérations et la note d’application de M. Jean Nkuété définissant toutes les modalités relatives aux conditions d’éligibilité et leur conformité par rapport aux textes de base et au règlement intérieur du Parti, certains cadres croient s’affranchir de ces instructions en démissionnant de leurs responsabilités dans les différentes commissions constituées pour créer le désordre sur le terrain. Si l’ambition de servir le Parti à la base est légitime pour tout militant, il est tout aussi nécessaire de respecter les prescriptions et les directives de la hiérarchie qui définissent et encadrent le processus sur le terrain. La grande trouvaille du moment, c’est des démissions en cascade des membres des différentes délégations, dégarnissant et désorganisant les commissions, au prétexte que chacun veut postuler à un poste de responsabilité dans sa section. Les mises en garde du Secrétaire Général ne semblent émouvoir personne, même la menace de sanctions, ne décourage plus grand monde. Certains ont opté pour l’indiscipline et la défiance, usant de toutes manœuvres obscures et jonglant avec les textes pour atteindre leurs objectifs. Les habitudes ont décidément la peau dure.Pourtant, il suffit de se convaincre que le renouvellement des organes de base se déroule au sein d’une seule famille politique. C’est en famille que ça se passe, et non entre adversaires de différents partis. Nul n’a besoin de batailles fratricides pour diriger la section ou le comité de base. Les ambitions, aussi justifiées soient-elles, devraient ne concerner que la grandeur et le respect des valeurs du Parti : camaraderie, fraternité, respect mutuel, solidarité et convivialité. M. Jean Nkuété insiste d’ailleurs sur l’esprit d’équipe, l’équité, la transparence et le sens de responsabilités de tous et de chacun, le consensus là où c’est possible et la saine compétition, si la nécessité s’impose. Les bagarres et les petits meurtres entre camarades ne se justifient guère là où le président national appelle à la cohésion et au rassemblement, pour faire du parti l’indispensable machine à garantir les victoires futures.Les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base bénéficient d’un cadre théorique et conceptuel d’une clarté exceptionnelle. Le Président a défini les contours réglementaires du déroulement des opérations ; le Secrétaire Général du Comité Central, dans sa note, a fixé les modalités pratiques. Un guide pratique des opérations a même été édité à l’intention des militants, électeurs et postulants et des membres chargés de l’encadrement de tout le processus électoral. En cadrant ainsi les différentes procédures, les militants et les différents candidats aux postes de responsabilité se doivent simplement de se les approprier, afin que tout se passe dans la concorde, la discipline, la cohérence et le militantisme. Le Rdpc et la démocratie camerounaise en seront les plus grands vainqueurs. Pour le bien de tous.
Par Benjamin Lipawing