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Trêve de diversion :

Les appels à la candidature du Président Paul Biya pour la prochaine présidentielle par les militants et les sympathisants du RDPC ont ceci de particulier qu’ils sont venus réveiller une opposition somnolente, indolente et peu inspirée.

Déjà, entre octobre et décembre derniers, l’opération de renouvellement des bureaux des organes de base du RDPC, une opération purement interne à un parti, permettait à nos hommes politiques d’en face, d’ergoter et de se faire entendre, non pas par une intense réflexion sur leur propre formation, mais en utilisant leur marchepied favoris, les médias, pour révéler au public leur propre existence.  
C’est dire que l’opposition vit, s’exprime et n’existe que quand le RDPC bouge, s’épanouit, se déploie et travaille.A l’heure où de toute part, les militants et sympathisants du RDPC expriment leur volonté, leur affection, leur confiance et tout leur soutien à leur champion, et en conformité avec les textes de base de leur parti, et comme pour apporter du chorus à cette manifestation d’enthousiasme et de déférence militants, le réveil soudain de l’opposition vient apporter la preuve de con inertie, tout en relevant ses insuffisances et son manque d’inspiration. Ses chansons préférées et son jeu favori sont réchauffés et remis au goût du jour : l’affabulation, le mensonge, l’amalgame et la forfaiture. La boue à la place d’un vrai débat. Éclabousser pour mieux exister et se faire entendre. Les lamentations pour s’attirer les faveurs des médias et des foules. Et, à la fin, la vermine et la langue de bois pour susciter sympathie et compassion.Les insultes, le dénigrement et le parjure à l’encontre de Paul Biya qui tiennent lieu de programme politique par les uns ne visent rien d’autre que la distraction et la diversion face à la vacuité d’idées et de projets alternatifs de sociétés, et bien évidemment, face à l’organisation, la solidité et l’épaisseur des arguments socio-politiques et économiques du RDPC.
La gesticulation  actuelle souligne l’extrême fragilité des structures qui peinent à se frayer un chemin dans cette société de plus en plus exigeante et qui ne pardonne pas à ce qui le trahissent en permanence.Cette attitude, pour le moins récurrente et répétitive, pose le problème de la pertinence et du mode de fonctionnement internes des organisations politiques, d’une part, et de l’autre de la compréhension de la notion même de démocratie dans son principe et sa fonctionnalité. En démocratie, le parti qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages sur la base d’un programme de société approuvé par le peuple gouverne et  s’organise par son travail et sa crédibilité pour préserver ce pouvoir, tant que le peuple souverain lui renouvelle sa confiance.
Que les militants convaincus et des citoyens de bonne foi souhaitent que ceux qui font son bonheur restent au pouvoir aussi longtemps que possible, n’est que normal et ne chagrine que ceux qui n’ont rien à proposer en dehors  des chimères. Au lieu d’ergoter sur l’âge du Président, sa longévité au pouvoir ou sur les appels à candidature à l’intérieur d’un parti, ne serait-il pas mieux de se consacrer soi-même à l’organisation, au ficelage d’un projet de société et d’un candidat crédible à proposer à la sanction du peuple, seul juge et seul faiseur de destin ? C’est d’un travail de fond qu’il s’agit, et non d’une simple diversion destinée à détourner les esprits des populations qui, elles, ne sont plus dupes. Le peuple sait que les partis qui n’existent que le temps d’une élection ne sont véritablement pas de son côté. Il en faudrait un peu plus pour le faire changer d’avis.     

Par Benjamin Lipawing

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