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Cadeaux d’anniversaire

Un seul virus vous pourrit la vie et tout est sens dessus dessous! Le coronavirus impacte tous les secteurs d’activités depuis un peu plus d’un an. Même les partis politiques n’y échappent pas. Pour la deuxième année consécutive, le RDPC est obligé de réduire la voilure et de se contenter du strict minimum pour célébrer ses anniversaires. Comme l’an dernier, l’anniversaire du Parti sera commémoré dans un contexte difficile. Mêlant lyrisme et nostalgie, le Secrétaire général du comité central en est réduit à espérer, à travers un communiqué de presse adressé aux militants, « le retour des temps radieux et des jours meilleurs où, n’ayant plus qu’un vague et triste souvenir de la difficile période de pandémie que nous traversons, la ferveur militante [sera] à nouveau exaltée et exhalée pour célébrer les anniversaires du Parti ». Contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur, dit l’adage. En raison de ce contexte si particulier, le RDPC invite donc ses militants à se « mobiliser sans réserve derrière le gouvernement pour la réussite de la bataille nationale contre la pandémie de covid-19 ». Les militants ne danseront donc pas ce 24 mars 2021; il n’y aura pas non plus de meetings populaires mais au moins ils penseront, ils réfléchiront et se mobiliseront pour contribuer à la riposte nationale contre ce fichu coronavirus.
La mobilisation contre le covid n’excluant pas l’action politique, les militants et les responsables vont poursuivre sur le terrain l’opération de validation du sommier en cours depuis deux semaines. Le RDPC ne pouvait espérer meilleur cadeau pour ses 36 ans que cette opération qui est à la fois une introspection et une projection. Introspection d’abord sous forme d’auto-critique et d’évaluation du fonctionnement et de l’organisation du parti depuis sa création à Bamenda en 1985. L’opération en cours de validation du sommier politique rappelle comme exigence l’existence des cellules, tel que stipulé dans les textes de base.
Les militants et les observateurs se souviennent sans doute que la cellule avait disparu du dispositif structurel du Parti de 1990 à 1996. Cette période correspond hélas à celle où le parti fut complètement dépassé et malmené sur le terrain par des adversaires galvanisés par la nouveauté, l’enthousiasme et une certaine forme de lassitude de la part des citoyens. Le congrès de 1996 dut rétablir dans les textes la cellule comme structure de base du parti mais sur le terrain, il n’en était rien. Même au renouvellement de 2015, très peu de sections ont mis en place les cellules. Au RDPC, il faut combattre la tendance qui consiste à croire que la « fonction crée l’organe » comme on l’apprenait en sciences naturelles. Selon cette tendance, multiplier les fonctions ou les postes de responsabilités suffit pour rendre les organes solides et viables. Erreur monumentale: en politique, c’est le besoin qui doit créer l’organe et l’organe à son tour crée la fonction. Pas l’inverse. D’où le retour actuel à l’orthodoxie qui impose la cellule comme structure de base du parti.
Projection ensuite. Que cette opération de « refondation », ce retour aux sources coïncide avec la commémoration du 36e anniversaire est un véritable cadeau offert aux militants et sympathisants soucieux de l’avenir de leur parti. Nul doute qu’au terme de l’opération de validation du sommier, le RDPC en sortira plus fort pour viser plus haut et plus loin. Comme l’heure est à la réflexion et à la méditation, les militants pourront toujours cogiter sur cette pensée de Éléanor ROOSEVELT, journaliste et non moins épouse de l’ancien président américain Theodore ROOSEVELT: « Hier est de l’histoire, demain est un mystère, aujourd’hui est un cadeau ». Grâce à Paul BIYA et sous sa houlette, le RDPC est entré dans l’histoire politique du Cameroun et il ne fait aucun mystère pour continuer à offrir demain des « cadeaux » au peuple camerounais; des « cadeaux » que sont la paix, l’unité, la liberté, la démocratie, le progrès; dans un pays sans covid-19. Un peu comme une cerise sur un gâteau et même sur un cadeau d’anniversaire malgré le contexte si difficile.

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