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La Politique

Extrême-nord : les défis du Conseil régional

Pour cette toute première session ouverte lundi dernier, les conseillers régionaux vont plancher sur un budget prévisionnel de 2, 7 milliards Fcfa.

C’est le Cercle municipal de la Communauté urbaine de Maroua qui a servi de cadre de la tenue de la toute première session ordinaire du Conseil régional de l’Extrême-nord. Pour ces assises, presque tous les conseillers ont répondu « présent » à l’appel de Daniel Kalbassou, le président. Sur un total de 90 conseillers, deux sont décédés entre temps, et sur les 88 restants, on a enregistré deux procurations. Tous les 86 autres étaient physiquement présents à la session. C’est ce mercredi 23 juin que ce budget sera adopté. Déjà, à l’ouverture, le président Daniel Kalbassou a de manière voilée sous-estimé le volume de cette enveloppe, vu l’immense travail de reconstruction dont sa région a besoin.
Pendant une bonne dizaine de minutes, l’élu du peuple s’est évertué à relever les obstacles qui empêchent le plein épanouissement des populations de l’Extrême-nord, en commençant par les problèmes sécuritaires et les aléas climatiques. Juste quelques exemples : sur le plan sanitaire, il a dit que cette région qui comptait 4. 967. 788 habitants en 2020 ne dispose que de 180 médecins, alors que l’OMS souhaite un ratio d’un médecin pour 30 000 habitants ; ou encore 23 personnels de santé – où on compte les médecins, les infirmiers et les sages-femmes – pour 10 000 habitants. Sur le plan de l’énergie, il a dit que sur les 3000 villages que compte l’Extrême-nord, 4,5% sont éclairés. Il a évoqué le problème des routes et bien d’autres chantiers. Au bout du compte, a-t-il dit, l’Extrême-nord est la région la plus pauvre du Cameroun avec un taux de pauvreté de 74%. C’était en présence du gouverneur Midjiyawa Bakari, le représentant de l’Etat.
Daniel Kalbassou a fait savoir que la région de l’Extrême-nord a en son sein des atouts qu’il ne suffit que de valoriser pour asseoir les bases de son développement ; clin d’œil a été fait au potentiel touristique, à l’énergie éolienne, à l’eau qui est parfois source des inondations, au sous-sol et au sol. Pour lui, le tout réside dans la maturation des projets à soumettre à l’Etat et aux bailleurs des fonds. C’est pour cela qu’il a invité tous les conseillers régionaux à s’investir pleinement en vue de relever les défis qui les interpellent tout au long de leur mandature. Le président du Conseil régional n’a pas manqué d’interpeler l’Etat en vue de hâter le processus de la décentralisation car a-t-il dit, sur les 42 textes qui vont gouverner le transfert des compétences, 17 dossiers sont prêts, 15 sont en train d’être finalisés tandis que 10 sont encore en étude.

Obeng Dechaux

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