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L'Editorial

Un grand pont vers le Brésil :

Pour le commentateur ou l’éditorialiste, la difficulté de l’exercice reste toujours la même d’une semaine à une autre : choisir un sujet, un angle, prendre position, quelles que soient l’abondance ou l’indigence de l’actualité. 

Et lorsque, par bonheur, une semaine se distingue par la richesse, la diversité, la variété et l’importance de l’actualité, on a l’embarras du choix. A cet égard, les quatre derniers jours de la semaine écoulée ont été exceptionnels. 
Au lendemain du double scrutin des élections municipales et législatives, et après plusieurs mois dominés par la politique, le président de la République a remis l’économie au cœur de l’action gouvernementale et de l’actualité nationale. Deux ans après sa brillante réélection et au terme d’une année 2013 ultra dominée par des échéances électorales (sénatoriales, municipales, législatives), il était temps de revenir au fil conducteur, au marqueur essentiel, à la pierre angulaire du septennat : les grandes réalisations en vue de l’Emergence du Cameroun. Le voyage et le séjour de Paul Biya à Douala, marqués par la cérémonie officielle de pose de la première pierre du 2e pont sur le Wouri et l’inauguration de l’usine à gaz de Ndogpassi referment la parenthèse politique du septennat. De fait, jusqu’en 2018, hormis la mise en place du Conseil Constitutionnel et les élections régionales, le calendrier politique est presque vide. Place à l’économie et à l’amélioration des conditions de vie des Camerounais. Même les supputations et les rumeurs sur le remaniement du gouvernement ne devraient pas entrainer un changement de cap et de priorité.
Dans cette odyssée mouvementée vers les eaux calmes de la prospérité et du progrès, Paul Biya, tel un bon commandant de bord, reste sur le pont pour conduire le navire Cameroun à bon port. Le 2e pont sur le Wouri qui sera achevé dans trois ans constitue en effet l’une des passerelles vers les grandes réalisations. L’enthousiasme qu’il suscite à Douala et au-delà, est proportionnel aux attentes et aux espoirs des populations. Il en est de même de l’usine à gaz de Ndogpassi qui apporte un début de solution au déficit énergétique des entreprises installées dans la capitale économique. Voilà pour la partie utile de cette semaine qui a permis au président de la République de communier avec les populations du Littoral en général et celles du Wouri et de Douala en  particulier.     Après le grand pont, les Camerounais ont eu droit au stade Ahmadou Ahidjo aux petits ponts et aux gestes techniques de la bande à Eto’o. Et la vague née des profondeurs du Wouri a déferlé dimanche sur le Cameroun tout entier à la faveur d’un match de football.
Grâce à leur belle victoire sur la Tunisie qui les qualifie pour la coupe du monde 2014 au Brésil, les Lions Indomptables ont inondé le Cameroun et les Camerounais d’une agréable et bienfaisante vague de joie et de ferveur patriotique. Une victoire, une belle victoire (4-1), a suffi pour redonner le sourire à tout un peuple. Le produit intérieur brut (BIP) du Cameroun n’y gagne peut-être rien mais on a frôlé le plafond intégral du bonheur ! Que dire du patriotisme individuel bouleversant ou du plaisir immédiat, aussi brusque que brutal, constatés au stade et dans les rues après le match. Le Cameroun de Milla et d’Eto’o sera bel et bien présent au Brésil de Pelé et de Ronaldo. Tout autre scénario aurait été inconcevable et inadmissible ! Cette qualification ouvre au Cameroun sa septième participation à une phase finale de coupe du monde (1982, 1990, 1994, 1998 ; 2002, 2010, 2014). Depuis l’accession du président Paul Biya à la magistrature suprême du Cameroun en novembre 1982, les Lions Indomptables n’ont raté que deux coupes du monde (1986 au Mexique et 2006 en Allemagne).
En ce mois de novembre où l’on n’a pas fini de dresser le bilan des 31 ans du Renouveau, ces statistiques valent leur pesant d’or. Elles montrent que Paul Biya aura beaucoup œuvré pour le rayonnement international du football camerounais. Ces moments agréables de ferveur collective resteront à jamais gravés dans les annales de l’histoire camerounaise. Comme quoi, la vie d’une nation oscille entre l’utile et l’agréable. Les Camerounais l’ont vécu la semaine dernière. Au-delà du football, le pont que les Lions viennent de jeter entre le Cameroun et le Brésil, puissance émergente, ouvre de nouveaux horizons de développement et de coopération entre nos deux pays.
A nous de savoir joindre l’utile et l’agréable, le temps d’une coupe du monde. 

CMZ

Christophe MIEN ZOK

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