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Pour une croissance durable :

Une polémique inutile et improductive – une de plus ou de trop ? 

– agite les médias, les nouveaux «économistes» et les pseudos spécialistes des questions de l’endettement et de développement. Le prêt accordé par le Fonds Monétaire International à l’Etat du Cameroun le 30 juin dernier, agite les fantasmes de toutes sortes, tout comme il sert de prétexte à ces « spécialistes » cachés de la finance pour déverser leur  venin habituel sur le gouvernement et les hommes qui sont en charge de la gouvernance de notre pays. Des critiques de toutes parts s’inquiètent du prêt de 390 milliards octroyé par le Fmi et patiemment négocié par le gouvernement et destiné à des programmes et projets précis. 
Tout ce beau monde brandit le spectre des dures années d’ajustement structurel du passé avec sa cohorte de mesures antisociales (gel de recrutements, restriction des investissements dans la santé, l’éducation et des infrastructures de base, etc…). Par-dessus tout, ils accusent les pouvoirs publics de laxisme, de corruption et de gangstérisme économique, comme si le pays était un ilot isolé dans ce monde en crise ; comme si, les effets et contraintes économiques mondiales ne concernent que les autres et que, magiquement, nous serions épargnés. 
Suivant les indications des instituts de notation les plus crédibles, l’économie camerounaise a une capacité réelle à pouvoir faire face à ses obligations aussi bien internes qu’externes. La politique des grandes infrastructures structurantes dans le secteur portuaire, énergétique et routière, qui porte déjà de précieux fruits, permet un réel décollage des activités agricoles et minières, qui, par ricochet, boostent à leur tour  la croissance au niveau de la base et du citoyen moyen. Or, si la volonté politique du gouvernement est d’améliorer et de développer les conditions socio-économiques du pays, il est indispensable que ces efforts soient soutenus, surtout dans un contexte de morosité générale chez les voisins. D’où le recours à la dette et aux nécessaires ajustements. 

Il y a donc un endettement vertueux, celui qui, pensé et réfléchi, peut faire accroître la productivité et consolider les acquis. Tel semble donc être la préoccupation du Président Paul Biya, exprimée le 30 juin 2017,à l’annonce par le Fmi de l’octroi de ce précieux pactole « poursuivre résolument les efforts engagés pour doter notre pays d’infrastructures et améliorer le climat des affaires, en vue d’attirer davantage des investisseurs privés, sources de création de richesses et d’emplois ». Tout ceci n’est que l’heureuse conséquence des réformes audacieuses dans la fiscalité,  les réglementations et l’amélioration du cadre juridique, en plus de la transparence, la lutte pour la protection de la fortune publique, la promotion de la bonne gouvernance par la maîtrise de la qualité de la dépense publique. 
Au regard du contexte et des efforts entrepris, le recours à l’endettement ou à un nécessaire ajustement ne saurait s’apparenter à un crime. S’ajuster en permanence, c’est s’adapter à la conjoncture, éviter de vivre au-dessus de ses moyens, avoir la maîtrise du processus qui mène à l’objectif final, celui de l’atteinte du statut de pays émergent à l’horizon 2035. L’objectif à court terme étant celui d’assurer une croissance économique durable, loin des préoccupations électoralistes dans lesquelles certains se sont déjà inscrits.Malgré les affres  et les avatars qui ont accompagné les premiers plans d’ajustement, il n’est pas inutile de se rappeler que les efforts des pouvoirs publics et la persévérance du peuple entier nous ont conduits à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, la relance de l’économie et des secteurs d’activités autrefois oubliés, et, surtout, la mise sur pied d’un cadre de dialogue entre le public et le privé en vue de trouver ensemble les solutions aux multiples problèmes actuels. 
C’est de la quête d’une économie forte qu’il s’agit, celle qui permet à l’Etat de faire aisément face à ses obligations. Il ne s’agit donc pas de farce ou de comédie. 

Par Benjamin Lipawing

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