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Économie camerounaise : le temps de la relance

Après une année morose du fait de la pandémie du coronavirus, le gouvernement entend atteindre un taux de croissance de 8% à travers la transformation et l’amélioration de la dépense publique.

La découverte du vaccin contre le Covid-19, charrie déjà de nombreux espoirs, quant à l’augmentation de la croissance mondiale, qui a connu une baisse drastique au cours de l’année 2020, du fait de l’incidence de cette pandémie sur les économies des États. Ce vent d’optimisme souffle également au Cameroun, en ce début d’année. Car en effet, avec un taux de croissance de 4% en 2020, l’économie camerounaise dont la résilience n’est plus à démontrer, peut logiquement redécoller. La preuve, 74% du budget 2021, est consacré aux infrastructures et à la production. Il sera donc question de désenclaver davantage les bassins de production à travers le bitumage et l’entretien des axes routiers, de mécaniser l’agriculture dans la perspective d’une production intensive et de passer à la transformation, à travers la dynamisation des Petites et moyennes entreprises. « Il conviendra donc de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre la pauvreté, le chômage et la persistance du secteur informel. Il faudra également s’efforcer d’atteindre un taux de croissance de 8% en procédant à une transformation structurelle de notre économie, et en améliorant l’efficacité de la dépense publique. Ainsi, nous conserverons toutes les chances de parvenir à l’émergence à l’horizon 2035 », a relevé le président de la République dans son message à la nation, le 31 décembre 2020.
L’amélioration de la dépense publique est également un facteur à prendre en considération, dans la perspective de cette relance économique. En effet, il faudra plus que par le passé, limiter le financement excessif de la consommation au profit du financement des facteurs de production, afin de créer les emplois et de booster la croissance. En d’autres termes, il sera question d’orienter les dépenses vers des investissements rentables. Pour l’économiste Réné Martin Tonyé, « le financement des facteurs de production qui crée automatiquement de l’emploi est indispensable si l’on veut atteindre une croissance de 8%. Car, il n’y a pas de la croissance sans emplois et il n’y a pas d’emploi sans croissance », indique-t-il. Ainsi, le gouvernement va poursuivre la mise en œuvre des plans de reconstruction du Nord-ouest, du Sud-ouest et de l’Extrême-nord, afin de remettre en ébullition les activités économiques, qui sont d’un apport important dans la préparation du budget de l’État. La mise en place des zones économiques spéciales, s’inscrit aussi dans cette lancée. Pourront alors être créées, des zones agricoles, artisanales, commerciales, industrielles avec comme effet d’entrainement la création de milliers d’emplois, et l’amélioration du niveau de vie, entre autres.
Le gouvernement compte également, sur son nouvel instrument de développement qui vient remplacer le document de stratégie pour la croissance et pour l’emploi (Dsce). Le Snd 2020-2030, prend en compte les recommandations du grand dialogue national, en ce qui concerne l’autonomie financière, accordée aux collectivités territoriales décentralisées. L’effectivité des 15% du budget de l’État, qui sera transféré aux régions dans le cadre de la dotation générale de la décentralisation, permettra à celles-ci, d’impulser un développement harmonieux dans l’arrière-pays.

Philippe GANFEH

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