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COVID 19 L'Editorial

Le vaccin de l’espoir

Les linguistes et les lexicologues auront toujours une longueur d’avance sur les médecins, les infectiologues et les épidémiologistes. Il est plus facile de trouver un néologisme qu’un médicament ou un vaccin. Alors que le monde entier est empêtré dans la crise liée à la pandémie du covid-19 et que le milieu médical, faute d’un traitement efficace, s’en remet à des vaccins qui suscitent méfiance, suspicion et rejet, les linguistes viennent de faire une trouvaille. Rassurez-vous; elle ne bouleversera pas la face du monde encore moins l’issue de la bataille contre la pandémie. Au moins, les linguistes ont le mérite de nous prouver que leurs méninges sont à l’œuvre malgré le confinement. Ils viennent donc de nous sortir de leurs laboratoires le néologisme infodémie qui est une contraction des deux mots information et pandémie et qui signifie propagation de fausses et mauvaises nouvelles pendant une épidémie.
Depuis un an, les terriens doivent lutter en même temps contre la pandémie, bien réelle et l’infodémie rampante: l’origine du virus, ses causes, proches ou lointaines, les mesures de prévention individuelle et de protection collective, le traitement, etc. À travers le monde entier, les complotistes, les déclinistes, les satanistes et autres sont à l’œuvre pour dénigrer systématiquement les efforts de la communauté scientifique et des pouvoirs publics. Leur cible du moment: les vaccins, peu importe leur origine et leur composition. La machine de fabrication des mensonges, l’usine de production des contre-vérités fonctionne à plein régime. Plus ils sont gros, plus ils sont avalés. Même les couleuvres ne se laissent pas avaler aussi facilement. En tout cas il faut faire avec; il faut de tout pour faire un…monde.
Face à cet acharnement des complotistes et de leurs thèses parfois abracadabrantesques, une seule solution: faire la sourde oreille. Les gouvernements ne doivent écouter que leur conscience et leur courage pour faire leur devoir; celui de protéger, de soigner et de sauver leurs populations. Si la solution passe par la vaccination, alors il faut vacciner sans état d’âme en conciliant la liberté de chacun et la responsabilité collective à ne pas mettre la vie d’autrui en danger. Voilà pourquoi le gouvernement camerounais doit être soutenu; voilà pourquoi le Premier Ministre et les membres de son gouvernement méritent nos félicitations. Ils ont accepté, pour la plupart, de recevoir les premières doses du vaccin devant les caméras, non pas comme des cobayes, mais comme de vrais leaders, comme des citoyens éclairés et des humbles serviteurs désireux de donner le bon exemple. Il ne reste plus qu’à les suivre. Tant pis pour les sceptiques et les adversaires au vaccin. Entre l’espoir et la peur, il n’y a pas de choix à faire.

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