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L'Editorial

Une libération et des questions

Au terme de trente jours de séquestration, madame Regina Mundi, sénateur du Nord-ouest et membre du Bureau politique du Rdpc, a été libérée, en compagnie d’autres otages, dans la nuit de lundi à mardi grâce à une intervention des forces de défense et de sécurité camerounaises. Enlevée le 30 avril dans les rues de Bamenda par des sécessionnistes, l’octogénaire a fait l’objet de sérieuses menaces de mort et de demandes de rançon. Tout se termine bien pour elle au grand soulagement des militants du Rdpc en particulier et des patriotes camerounais en général. Le communiqué du ministère de la Défense qui annonce la bonne nouvelle nous apprend que l’opération menée par les forces de défense et de sécurité s’est déroulée dans un village situé à une trentaine de kilomètres de Bamenda, dans l’arrondissement de Batibo, désormais reconnu comme un fief des sécessionnistes.
Il convient naturellement de saluer la bravoure des forces de défense qui ont permis cet heureux dénouement. Le Rdpc exprime sa solidarité avec les otages libérés ainsi que sa satisfaction pour la vie sauvée d’une militante de la première heure et se félicite de la préservation de chaque goutte de sang épargnée dans cette guerre absurde qui n’a que trop duré. Cela étant dit, il y a quand même lieu de relever qu’avant madame Regina Mundi, il y a eu d’autres enlèvements, notamment le cardinal Christian Tumi de regrettée mémoire et le chairman du Sdf, Ni John Fru Ndi. On peut donc en conclure que les kidnappings assortis de demandes de rançons sont devenus le mode opératoire favori des sécessionnistes; mieux des bandits de grand chemin qui pullulent dans ces deux régions.
Les naïfs et les rêveurs peuvent continuer à faire de la propagande autour du « problème anglophone » dont se sont nourris les sécessionnistes au début de la crise mais personne n’est plus dupe. Les prétendus « libérateurs » ne sont ni plus ni moins que des terroristes, des tortionnaires, des bandits de grand chemin qui vivent de rapine, de racket, de pillage et de vols en bandes organisées. Certes ici et là, des populations et des villages s’organisent pour s’élever contre ce diktat mais l’écho de leurs voix semble encore très faible face à ce qui s’apparente à une complicité à grande échelle. Le moment est peut-être venu pour que tout le monde dise et crie d’une seule voix: stop à la barbarie! Non à cette forme de cannibalisme idéologique et de vampirisme politique! Une « révolution » qui finit par dévorer tous ses enfants n’en est plus une. À moins que les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest soient atteints du syndrome de Stockholm ou de schizophrénie. Les bourreaux quant à eux n’auront aucune pitié pour leurs victimes devenues des vaches à lait dans leur quête de butin facile.

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