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La Société

BOUBAKARY OUMAROU : « Sortir l’université de Garoua de ses fonds Nous attendons sur place l’Uga au firmament »

Le tout premier recteur revient sur les circonstances de sa nomination, ses attentes vis-à-vis des collaborateurs et des élites du Nord.

La tache semble être lourde pour faire assoir la structure, comment comptez-vous s’y prendre ?
Oui, la tâche est difficile ; être pionnier n’a jamais été facile. On est toujours beaucoup plus à l’aise de trouver, à défaut d’une fondation, tout un édifice prêt à servir. A ce moment, on se contente de poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, d’en jouir ou, au mieux, de l’améliorer. Tel n’est pas notre cas. Nous devons bâtir l’UGa et en faire un pôle de l’excellence, selon les prescriptions du MinEtat-Minesup. C’est un challenge. Nous partons de presque rien, dans un contexte économique difficile et dans un univers compétitif. Tout d’abord, il nous faut planifier : si le but est fixé par la haute hiérarchie, il nous faut peaufiner la base juridique de l’institution à l’aide des instances statutaires (Conseil d’université, Commission scientifique, Conseil d’administration) ; puis, définir l’architecture de la ‘‘citadelle’’, les objectifs du projet, les moyens pour les réaliser et envisager des évaluations d’étapes et des réaménagements éventuels. Il nous faut implémenter le projet de manière rigoureuse et méthodique, dans tous ses aspects (Ressources humaines, infrastructures, équipements, offres de formation, programmes de formation, œuvres universitaires…). Mais c’est un travail d’équipe. En bon capitaine, il me faut créer une dynamique, mobiliser les troupes, les motiver et les galvaniser en permanence. Mais cela ne suffit pas, il faut trouver des ressources, en dehors de ce que nous attendons des pouvoirs publics. Pour ce faire, je sais pouvoir compter sur l’appui des autorités administratives, politiques et traditionnelles, et de toute la communauté éducative, ainsi que des milieux socioprofessionnels (universités, entreprises, établissements bancaires, Ong…) avec lesquels il faut nouer des partenariats. Ensemble, nous relèverons le défi !


Qu’attendez-vous de vos collaborateurs ?
J’ai la chance d’avoir des collaborateurs intelligents, enthousiastes et expérimentés ; je compte sur leur ingéniosité, leur savoir et savoir-faire. Il leur reste à se mettre ensemble et à regarder dans la même direction. Le ministre a été clair dans son propos, il nous a prescrit une feuille de route. J’engage mes collaborateurs à la mettre en œuvre pour mériter la confiance du chef de l’Etat. Pour ce faire, je compte sur leur esprit de sacrifice ; leur sens du travail bien fait, de la créativité ; de la méthode, de l’ordre et de la discipline. Nous devons prendre le taureau par les cornes et travailler sans relâche ; nous devons mettre à contribution notre intuition et notre sens de la créativité pour innover sans cesse ; nous devons procéder avec méthode et faire l’économie de nos moyens. Je les exhorte à respecter les procédures, à s’approprier les textes et à se soumettre à de bonnes pratiques. Enfin, j’attends d’eux un comportement collégial et convivial, et toute autre attitude requise en milieu professionnel pour être efficaces et efficients : assiduité, ponctualité, dévouement, abnégation, résilience, proactivité, honnêteté, sincérité, loyauté, intégrité… Nous entendons placer l’UGa au firmament, pour qu’elle soit une référence au Cameroun, en Afrique et dans le monde. A cet effet, j’engage mes collaborateurs à la culture qualité pour que l’étudiant de l’UGa soit le premier choix pour l’emploi, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.


De Bogo à l’Extrême-nord, votre ville natale, une forte délégation de vos frères vous ont accompagnés à la cérémonie d’installation et salué le geste du président. Bogo est-il en parfaite symbiose avec le Président national du Rdpc ?
Vous l’avez dit ! Cela se passe de commentaire ! Mais comme tout le monde n’a pas assisté à cette effervescence populaire du 21 juillet dernier, vous ne me démentirez pas que c’était un moment unique, magique : c’est comme si tout Bogo s’était donné rendez-vous à Garoua pour remercier le chef de l’Etat, S. E Paul Biya, président de la République et Président national du Rdpc. La région de l’Extrême-Nord n’a jamais oublié qu’elle est la fille du Renouveau, et Bogo est le témoignage vivant de cette reconnaissance. Comme l’attestent les résultats des différentes consultations électorales, Bogo est résolument acquis à la cause du Rdpc. Et le Rdpc le lui rend bien, comme le montrent les deux actes les plus récents du président de la République en sa faveur : après le bitumage de l’axe Garoua-Bogo, un digne fils de cette localité est promu à de très hautes fonctions. Le Rdpc peut compter sur Bogo, et Bogo sait pouvoir compter sur le Rdpc.

Interview Pierre ABDOU

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